Les Grenats.

Le Grenat : Une Famille de Minéraux Abondants et Variés

Le grenat est une famille de minéraux appartenant au groupe des nésosilicates, caractérisés par un système cristallin cubique. Ces pierres sont assez dures, avec une dureté de 6 à 7,5 sur l’échelle de Mohs, et présentent un éclat vitreux ou résineux ainsi que des propriétés magnétiques.

Les grenats sont abondants à travers le monde, avec des aspects et couleurs variés selon leur provenance. Leur diversité de teintes est due à leurs nombreux composants. Par exemple, la présence de fer donne au grenat sa couleur rouge. Les plus beaux spécimens, d’un rouge intense, proviennent d’Afrique du Sud, d’Australie et d’Europe centrale, tandis que les spécimens plus rosés des États-Unis, du Brésil et de Tanzanie sont appelés rhodolites.

Différentes variétés de grenats incluent :

  • Almandin : rouge ou mauve foncé, parfois avec un effet d’astérisme, trouvé en Inde, Afghanistan et Brésil.
  • Spessartine et Hessonite : rouge orangé.
  • Tsavorite et Andradite : vert intense et émeraude, les plus recherchées.

Le nom « grenat » dérive du latin « granus » (grain) en référence à l’apparence arrondie de ses cristaux. Les principales variétés de grenats sont le pyrope, l’almandin, la spessartite, le grossulaire, l’andradite et l’uvarovite.

Historiquement, les grenats ont été exploités durant l’Antiquité, mais leur extraction a diminué au Moyen Âge en raison de la qualité insuffisante pour la joaillerie.

Étymologie

Les grenats sont connus depuis l’Antiquité, nommés « anthrax » (charbon) par le philosophe grec Théophraste (v. 372 – v. 287 av. J.-C.) et plus tard décrits par Pline l’Ancien (23-79 apr. J.-C.) comme « almandin carbunculus » (charbon ardent). Le terme « grenat » apparaît en 1270, utilisé par Albert le Grand (1193-1280). Il dérive soit du latin « malum granatum » (pomme à grains, grenade) pour sa couleur, soit de « granum » (grain) pour sa forme.

Histoire

Les grenats sont utilisés en joaillerie depuis des millénaires, connus comme escarboucle ou gemme rouge. Moins rares que le saphir ou le rubis, ils servaient à graver et polir des pierres comme l’agate, le jaspe et le quartz, en raison de leur dureté et disponibilité. Au début, les grenats, surtout les pyropes, étaient parfois confondus avec les rubis.

L’utilisation des grenats a prospéré après la chute de l’Empire romain, adoptée par les joailliers barbares inspirés du style byzantin, intégrant des techniques comme le cloisonné. Les musées de Saint-Germain-en-Laye et de Cluny exposent des bijoux mérovingiens ornés de grenats, souvent polis mais non facetés.

En 1892, les Hunzas au Cachemire ont utilisé des projectiles en grenat contre les troupes britanniques, croyant en leur supériorité meurtrière sur les balles de plomb.

Pierre de naissance du mois de janvier, le grenat est très apprécié par les grandes maisons de joaillerie et joue un rôle important dans l’artisanat local, à tel point qu’on le surnomme « l’or rouge du Roussillon ». On trouvait ces pierres fines dans les vallées proches du Canigou, une montagne sacrée pour les Catalans, et elles étaient déjà largement utilisées par les bijoutiers il y a deux siècles. La géologie des Pyrénées-Orientales favorise la présence de ce minéral, dont la palette de couleurs, allant du rouge-brun au violet-rouge, est due à la présence de fer. Les premières références aux « bijoux en Grenat de Perpignan » datent de la fin du règne de Napoléon III.

Les grenats sont une famille homogène de minéraux silicatés. Tous ont une structure cubique et cristallisent souvent sous forme de dodécaèdres rhomboïdaux, de trapézoèdres ou d’hexoctaèdres.

Le grenat est considéré comme une pierre fine.

Les natifs de janvier connaissent bien cette gemme souvent confondue avec le rubis. En effet, le grenat, tout comme le spinelle, partage souvent les mêmes propriétés optiques et chromatiques que le prestigieux corindon. Certaines erreurs célèbres illustrent cette confusion : le fameux « Côte-de-Bretagne », intégré aux joyaux de la Couronne de France sous François 1er, ou le légendaire « rubis » du Prince Noir, surnommé le Grand Imposteur, qui a orné la Couronne impériale de la reine Victoria. Contrairement au rubis, le grenat n’est pas considéré comme une pierre précieuse mais comme une pierre fine, une distinction regrettée par de nombreux professionnels.

« La différence entre une pierre précieuse – terme réservé au diamant, rubis, émeraude et saphir – et une pierre fine, qui inclut toutes les autres pierres gemmes, repose sur des critères subjectifs. Un décret de 1968, abrogé en 2002, a établi cette classification », explique un célèbre négociant parisien collaborant avec plusieurs maisons de la Place Vendôme. Il ajoute : « À mon avis, cette classification est mal comprise car le décret visait principalement à trancher sur la pratique du chauffage des saphirs et rubis, une source de conflit entre négociants qui s’est intensifiée à partir de la seconde moitié du XXe siècle, surtout avec l’essor des vendeurs de pierres thaïlandais. »

Les grenats sont utilisés en joaillerie pour créer divers bijoux.

Une industrie joaillière spécialisée dans le grenat s’est développée en Roussillon dès le milieu du XIXe siècle, bien que les minéraux utilisés ne proviennent probablement pas de cette région. À la fin du XIXe siècle, ces bijoux en grenat ont acquis une valeur symbolique, indiquant la culture et l’origine catalane de ceux qui les portent. Après une période de popularité au début du XXe siècle, la production a décliné après la Seconde Guerre mondiale, mais a été relancée dans les années 1990. Depuis novembre 2018, les bijoux en « grenat de Perpignan » bénéficient du label d’indication géographique.

Le Grenat de Perpignan : Trésor Catalan et Joyau de Tradition

La taille traditionnelle des grenats montés par les artisans joailliers des Pyrénées-Orientales est la « taille Perpignan », ou taille rose, caractérisée par des facettes sur le dessus et une base plate. Les grenats utilisés pour les bijoux en Grenat de Perpignan appartiennent à la famille des almandins. Aujourd’hui, tous les artisans bijoutiers respectant le cahier des charges de l’IG Grenat de Perpignan certifient que ces grenats sont rigoureusement sélectionnés et montés à la main de manière traditionnelle, selon un savoir-faire séculaire unique.

Le Grenat de Perpignan : Héritage et Artisanat Catalan

La joaillerie vintage témoigne de l’importance du grenat dans la production nationale, ou plutôt régionale, comme le souligne Anne-Lise Delsol, fondatrice du site Caillou Paris. Elle apprécie les bijoux anciens pour leur valeur mémorielle et explore le contexte, les codes et les croyances associés à leur création. Parmi ces pièces mémorables figurent les grenats de Perpignan.

Aux 18ème et 19ème siècles, le grenat, souvent dans sa version lie de vin dite de Bohême, était fréquemment utilisé en bijouterie, notamment dans les Pyrénées-Orientales. Les mines d’Estagel et du Costabonne dans le Vallespir, actives vers 1750, ont contribué à la naissance d’une tradition artisanale durable. Céline Moret et Angéline Chanson, respectivement entrepreneuse et gemmologue, mettent en avant ces bijoux uniques sur leur plateforme de vente Maison Mohs. Elles précisent que les bijoux en grenat de Perpignan sont reconnaissables à leur taille spécifique, semblable à la taille rose des diamants avec des facettes triangulaires juxtaposées, et à leur fabrication distinctive.

Un paillon rouge métallisé tapisse le fond du chaton pour intensifier l’éclat de la pierre, un savoir-faire ancestral catalan. Ce savoir-faire a donné naissance à des bijoux emblématiques tels que les bagues Marquise, les boucles d’oreilles Dormeuses et les croix badine, caractéristiques du Languedoc-Roussillon. Aujourd’hui, une dizaine d’ateliers locaux, comme la bijouterie Calvet à Prades, perpétuent cette tradition. Un institut, partenaire de l’exposition « Art et Histoire d’un bijou Catalan » au Palais des Rois de Majorque à Perpignan jusqu’en décembre 2025, défend fièrement les couleurs sang et or du premier bijou à obtenir une Indication Géographique Protégée.

Palais des rois de Majorque
Guides : 04 68 34 64 93
04 68 34 96 26
Rue des Archers
66000
Perpignan
[email protected]

Translucides à opaques, d’éclat vitreux, leurs variétés sont toujours vivement colorées. Parmi les plus courantes, citons le gresulaire, alumineux et calcique, incolore à brun ou rose ; le pyrope, alumineux et magnésien, rouge foncé ; l’almandin, alumine et ferreux, rouge « grenat » ; la spessartine, alumineuse et manganésifère, brun sombre ; l’andradite (ou mélanite), ferrique et calcique, rouge très foncé à noir. Les grenats se trouvent le plus souvent dans les roches ayant subi un métamorphisme soit de contact, soit général (micaschistes, gneiss), et parfois dans certaines roches éruptives (granites, syénites, péridotites). Les variétés les plus pures de grenats, notamment du pyrope et de l’almandin, sont recherchées comme pierres précieuses. Leur grande dureté (d = 6,5 à 7,5) permet parfois de les utiliser dans l’industrie (abrasifs, pivots pour pièces d’horlogerie).

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