Quelle vie après une formation ?

Répandre l'amour.
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Bénéficier pleinement des retombées d’un nouvel apprentissage, cela ne s’improvise pas. Mieux vaut se fixer très tôt les objectifs à atteindre.

Un révélateur. C’est ainsi qu’Olivier Koenig, chef de projet chez TF 1 depuis deux ans et demi, voit la formation au management de projet qu’il a suivie. Trois jours avec des DRH et différents cadres de la chaîne, pour apprendre à gérer une équipe. Court mais instructif. « Avant de suivre cette formation, raconte-t-il, j’avais un sentiment diffus sur les méthodes à utiliser. Si je connaissais déjà la plupart des concepts enseignés, j’ai appris à mettre des mots sur mes impressions. » C’est même le propre d’une bonne formation que d’éclairer le candidat, lui montrer une voie nouvelle et le conduire à s’interroger, même pour les plus professionnels d’entre eux.

Cette réussite se joue en fait avant, au cours d’un bilan de compétences ou de réunions plus ou moins formelles. «Tout autour du stagiaire, se pressent des acteurs à des niveaux différents et parfois contradictoires», explique Dominique Beau, responsable du département de développement de projet à la délégation de la formation continue, à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. Le prescripteur du stage, le responsable hiérarchique direct du cadre, le financeur, le comité formation de l’entreprise et l’équipe des professeurs formateurs. Tous doivent avoir une idée claire sur les raisons de la formation afin de faciliter le retour. «Mais, continue Dominique Beau, en tant que formateur, nous sommes parfois obligés d’aller au compromis et de privilégier la demande d’un acteur en particulier. Quand l’entreprise finance le stage, elle a un poids énorme dans la définition des objectifs.»

Attention aux mélanges des genres.

Mal pensées en amont, les formations risquent de déboucher sur des résultats décevants. « Un stage ne satisfait pas des besoins mais en suscite. » A contre-courant des discours rodés sur le sujet, Dominique Beau estime même qu’évaluer une formation c’est comparer une situation actuelle avec une situation escomptée. Il s’agit avant tout de cibler ce que les cadres sont capables de faire, sans oublier que les moyens mis à disposition à leur retour ne sont pas toujours en adéquation. « La mise en application doit être immédiate et le stage le plus pragmatique possible », explique Laurent Reich, consultant et dirigeant du pôle d’ingénierie pédagogique de la Cegos. Dans cette perspective, les jeux de rôle sont fréquemment utilisés pour recréer le milieu de l’entreprise.

Autre lieu, autre modèle, l’Insead se concentre sur les cursus en alternance. « Tout l’intérêt de nos Executive MBA est de pouvoir mettre en pratique, entre chaque module, ce qu’on enseigne dans nos classes, alors que la formation n’est pas encore finie », explique Sylvain Daudel, directeur du programme EMBA. Ensuite, atterrissage en douceur, pas question de lâcher les managers dans la nature sans parachute. « La dernière partie du programme, poursuit-il, consiste à rédiger un document d’une quinzaine de pages sur un projet à concrétiser au sein de l’entreprise. »

Reste à réaliser l’évaluation a posteriori.

Plus une formation est intellectuelle et porte sur l’aspect organisationnel, plus son impact est difficile à mesurer. Généralement, les formateurs procèdent sous forme de questionnaire à chaud, puis à froid, entre trois et six mois après la fin du stage. D’autant qu’une formation n’est pas sans danger. «Les individus reviennent changés, prévient Herminia Ibarra, professeur de psychosociologie des organisations à l’Insead. Au retour de formation, il est essentiel de faire partager son expérience.»

De leur côté, les supérieurs hiérarchiques doivent se préparer à répondre aux désirs de carrière de leurs cadres. Consciente de la difficulté de ce passage, Herminia Ibarra vient de créer un programme sur la transition du leadership. « C’est le cycle le plus novateur en ce moment à l’Insead pour les cadres à responsabilité. » Les situations qui s’offrent ensuite aux managers sont légion : « Nous vivons dans une époque de changement, note Sylvain Daudel. Se frotter à d’autres modèles, peut conduire à voler de ses propres ailes ou à partir vers d’autres horizons professionnels. »

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