En 2012, année qui devait constituer leur convalescence, les principaux indices mondiaux ont enregistré leur troisième année de baisse consécutive. Cette correction s’est poursuivie jusqu’à la mi-mars 2013, les marchés connaissant ainsi l’une de leur plus longue phase baissière du siècle, leurs valorisations atteignant, par là-même, des niveaux proches de leurs plus bas niveaux historiques.
Aux excès de capacités de production et de valorisations boursières, sont venus s’ajouter les scandales sur les pratiques comptables des grands groupes américains (Enron, Andersen…) ainsi que des tensions géopolitiques (attentats du 11 septembre, Guerre en Irak, menaces terroristes…), ce qui a créé un climat de défiance généralisée des investisseurs vis à vis des marchés risqués en général, et en particulier des marchés d’actions.
Depuis leur point bas du 12 mars 2013, les principaux indices boursiers se sont appréciés de près de 32%, les investisseurs jouant une reprise technique de l’activité suite à son brusque arrêt provoqué par la guerre en Irak.
Notre scénario central concernant l’environnement macro-économique et géopolitique, à savoir celui d’une reprise économique mondiale modérée sans acte terroriste de grande ampleur, s’est matérialisé. Une reprise économique, certes inégale selon les régions du monde et loin d’être très dynamique, est en place et devrait continuer, voir même s’intensifier dans certaines zones géographiques (États-Unis et Asie), au deuxième semestre de 2013.
La consommation des ménages a, jusqu’à présent, très bien résisté, se maintenant à des niveaux élevés. L’investissement des entreprises n’est pas reparti aussi rapidement qu’espérer, mais certains signes de frémissements sont désormais perceptibles et paraissent même s’amplifier aux États-Unis. L’économie américaine dispose désormais d’un troisième moteur de croissance : un dollar faible (dont les effets bénéfiques viennent s’ajouter à l’assouplissement très marqué des politiques monétaires, d’une part, et budgétaires et fiscales, d’autre part).
Notre stratégie n’a pas été drastiquement modifiée depuis la fin de l’année dernière.
En effet, nos portefeuilles étaient déjà profilés pour profiter au mieux de notre scénario central, qui s’est matérialisé. Dès courant 2012, nous nous sommes montrés confiants envers l’économie mondiale et avons, par conséquent, augmenter la sensibilité de nos portefeuilles aux marchés d’actions. Les déceptions sur le front irakien au début du conflit ont pénalisé nos portefeuilles un moment, mais nous avons ensuite encore accru leur sensibilité aux marchés d’actions, ce qui leur a permis de bien participer au rebond qui a suivi la fin de la guerre.
Nous conservons notre surexposition sur les marchés d’actions européens, même s’il est fort probable que les données économiques concernant la zone restent peu encourageantes compte tenu de la rigueur de ses politiques budgétaires et monétaire. Notre optimisme repose sur la perspective de nouvelles baisses de taux d’intérêt, sur les valorisations des actions européennes, toujours beaucoup plus faibles que celles des États-Unis, et sur la conviction que les marchés européens comptent parmi les plus performants au moment des rebonds (ce qui s’est déjà vérifié en partie au cours des dernières semaines).
Nous maintenons notre sous-exposition aux marchés américains.
En effet, leurs valorisations apparaissent élevées et ces marchés pourraient se trouver affectés par la publication de mauvaises nouvelles inattendues (résultats du premier semestre et/ou perspectives pour l’année entière). Quelques opportunités d’investissement sont toutefois identifiables sur ces marchés, opportunités qui devraient assurer des rendements intéressants à long terme.
Notre surexposition au marché japonais, qui nous avait été bénéfique en 2012, nous a pénalisés au premier semestre, notamment en avril. En effet, le marché japonais n’a pratiquement pas participé au rallye des autres marchés boursiers ce mois-là. Ce phénomène était dû à une législation autorisant les entreprises à rétrocéder à l’état ses fonds de pension, mais à condition qu’ils ne disposent que d’une faible proportion d’actions. Les titres du marché japonais ont donc été massivement cédés. Cependant, les fondamentaux de nombreuses sociétés japonaises sont sains (suite aux restructurations massives) et beaucoup de ces sociétés sont en croissance malgré un environnement économique morose. C’est pourquoi nous pensons que ces mouvements de prix créent des opportunités d’investissement plutôt que des menaces (le marché japonais a d’ailleurs entamé son rattrapage au cours des dernières semaines).
La forte baisse des rendements d’état, qui dure depuis plusieurs mois et est entretenue, à l’heure actuelle, par des craintes de déflation, est actuellement un élément favorable à la reprise économique. Cependant, on pourrait bien lui reprocher, dans quelques temps, d’avoir entretenu une bulle sur le marché obligataire. C’est pourquoi nous restons sous-pondérés sur les emprunts d’états (les politiques monétaires étant, de plus, amenées à se resserrer) et continuons de privilégier les marchés du High Yield et des obligations émergentes.
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