Maison de la Monnaie de Paris

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La monnaie, un pouvoir régalien chargé d’histoire
Du franc à l’euro, l’histoire de la direction des monnaies et médailles se confond un peu avec celle de la France et de sa monnaie.

Le siège de l’institution est à Paris :
Adresse :
Monnaie de Paris
11, quai de Conti
75270 Paris Cedex 06
FRANCE
Tél : +33 (0)1.40.46.56.66
Fax : +33 (0)1.43.26.90.73
https://www.monnaiedeparis.fr

Histoire de la monnaie de Paris.

La première pierre de l’édifice fut posée en 1771; il était entièrement achevé en 1777, et mis à part quelques petits bâtiments supplémentaires rajoutés à l’intérieur et nécessités par les besoins du service (que l’Administration actuelle aimerait d’ailleurs bien faire disparaître), il n’a pas changé depuis. Antoine n’avait pas seulement songé à faire œuvre de décorateur : il avait admirablement étudié les impératifs posés par la fabrication des monnaies. La grande salle de la frappe des monnaies, par exemple, est encore absolument en son état originel : les machines seules ont été remplacées.

La Cour et l’Hôtel des Monnaies de Paris n’étaient cependant pas uniques en France. Louis XIV avait créé, en 1704, une Cour des Monnaies à Lyon; elle comprenait dans son ressort les ateliers de Lyon, Bayonne, Toulouse, Montpellier, Riom, Grenoble et Aix et elle fonctionnait concurremment avec la cour des Monnaies de Paris. En outre, chaque Hôtel des Monnaies avait une administration particulière, l’atelier de Paris étant simplement le plus important du royaume.
La Révolution apporta de nouvelles modifications à l’organisation monétaire. L’atelier de Paris fut seul maintenu : pas pour longtemps, car l’arrêté du 10 prairial an IX (mai 1803) remit en activité les 13 ateliers monétaires situés sur le territoire français qui tous fonctionnèrent jusqu’en 1837, à savoir, outre Paris : Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Rouen, Strasbourg, Bayonne, La Rochelle, Limoges, Nantes, Perpignan et Toulouse. Le nombre des ateliers, dans les « pays conquis » fut porté à cinq : Gênes, Genève, Rome, Turin et Utrecht. C’est ainsi qu’il y eut dix-huit ateliers monétaires en activité pour le compte du Premier Empire.
Mais le gouvernement supprimait les Monnaies de Bayonne, de La Rochelle, de Limoges, de Nantes, de Perpignan et de Toulouse, le Ier janvier 1838; Lille, Marseille et Rouen fonctionnèrent jusqu’en 1857; Lyon se maintint jusqu’en 1858. A cette date, il ne restait plus que les hôtels monétaires de Paris, Strasbourg et Bordeaux; ce dernier continua à fonctionner jusqu’en 1878. Ce n’est qu’à partir de cette date que l’Hôtel de la Monnaie de Paris centralisa toutes les opérations concernant la fabrication des monnaies métalliques françaises ou commandées à la France par les gouvernements étrangers.

Les attributions de la monnaie de Paris.

Les attributions de l’administration française des Monnaies et Médailles sont à peu près identiques à celles des autres pays, à quelques variantes près. Outre la fabrication de la monnaie métallique, l’Hôtel des Monnaies de Paris assure la frappe et la mise en vente des médailles (ces deux activités absorbent près de 95 % de ses capacités de travail). Il fabrique encore :

  • Les poinçons utilisés par le Service français de la Garantie pour marquer les objets précieux en France, ces derniers doivent obligatoirement porter l’empreinte de deux poinçons, celui de l’État garantissant le bon titre du métal employé, et celui du fabricant).
  • La Monnaie a également la charge de leur contrôle et en tient un inventaire permanent.
  • Les poinçons de contrôle du Service des Poids et Mesures.Certains jetons monétiformes, comme les médailles.

Enfin, la Monnaie est chargée de l’expertise des monnaies présumée fausses. Notons que certaines Monnaies étrangères ont parfois des attributions supplémentaires. Celle des États-Unis se voit aussi confier la garde des métaux précieux du Trésor; celles d’Espagne et de plusieurs pays d’Amérique latine constituent des fabriques nationales qui se chargent non seulement de la frappe des monnaies métalliques, mais aussi de l’impression des billets de banque, des timbres-poste et des timbres fiscaux.
En France, l’Hôtel des Monnaies œuvre pour plusieurs gouvernements étrangers : il fabrique la monnaie des pays d’Afrique francophone, de plusieurs pays d’Amérique latine (Argentine, Chili, Venezuela) et du Moyen-Orient.

Métro :RER A : Châtelet-Les HallesBus :
Odéon – Pont-Neuf – Saint-Michel.RER B et C : Saint-Michel58 – 70 – 24 – 27
https://vente-achat-or.org/monnaie-de-la-monnaie-de-paris/

Une mission de service public, une dynamique d’entreprise

Direction d’administration central rattaché au Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, la direction des monnaies et médailles est tout à la fois un service public régalien, une industrie, une image de marque, un musée et un espace de création artistique.

Une direction d’administration centrale.

La Direction des Monnaies et Médailles est un service public industriel et commercial qui, en situation de monopole, fabrique les pièces de monnaie courante de la République Française, qui lutte contre la contrefaçon des euros, produit des poinçons de garantie pour l’État et conserve et présente au public des collections du musée de la monnaie. La direction des monnaies et médailles est, à l’instar de la direction du Trésor ou du Budget, une direction du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.

Un outil industriel au service de l’État.

Le service public industriel et commercial des monnaies et médailles se compose de deux implantations géographiques : l’Hôtel de la Monnaie à Paris et de l’Établissement monétaire de Pessac en Gironde. Ce dernier présente toutes les caractéristiques d’une industrie métallurgique mais de caractère un peu particulier. Depuis plus de 25 ans, les monnaies de circulation courante, qu’il s’agisse de monnaies françaises, de l’euro ou de monnaies étrangères, sont fabriquées en Gironde, à l’usine de Pessac, laquelle emploie plus de 340 agents. Pour mémoire et dans la perspective du passage à l’euro, l’établissement de Pessac a frappé près de 9 milliards de pièces d’euro entre 1998 et 2002.

Une activité commerciale portée par la marque Monnaie de Paris.

Outre les monnaies de collection et les médailles, la vocation artistique et culturelle de la direction des monnaies et médailles s’est ouverte à la fabrication de l’ensemble des décorations civiles et militaires ainsi qu’à la création de bronzes d’art et de bijoux. Ces produits à destination du grand public sont commercialisés en France et à l’étranger sous la marque déposée Monnaie de Paris. La direction des monnaies et médailles a par ailleurs développé une activité « business to business » sous la forme d’éditions particulières de médailles et cadeaux d’entreprises personnalisés. Elle propose enfin, avec la mise à disposition des salles de l’hôtel de la monnaie, quai de Conti, un écrin de prestige aux événementiels des entreprises, administrations et collectivités.

Un lieu de création, de conservation et de patrimoine ouvert au public.

Au sein de l’hôtel de la monnaie, situé à Paris, face au Louvre, la direction des monnaies et médailles anime le musée de la monnaie où elle propose des visites et des activités, notamment orientées vers la jeunesse. De manière régulière, des expositions, des ventes privées, des concerts et des marchés d’amateurs de monnaies et de médailles sont organisés. Depuis 2003, la direction des monnaies et médailles lance des concours à thèmes ouverts aux graveurs, graphistes, illustrateurs et artistes dont les créations viennent enrichir la production artistique de ses artisans d’arts et graveurs. La direction des monnaies et médailles ouvre aux chercheurs et étudiants plusieurs siècles d’archives monétaires accessibles à la bibliothèque de la monnaie, 11 quai de Conti. La direction des monnaies et médailles est également membre associé du Comité Colbert et partenaire du DESS de l’Université de Paris-Sorbonne Mode, art et luxe.

L’ancien régime.

La volonté et la nécessité de maîtriser les émissions monétaires et la production de pièces de monnaie ont été un souci constant de l’autorité politique tout au long de notre histoire. Déjà Charlemagne avait senti la nécessité de centraliser les émissions de monétaire en son palais, et c’est par l’édit de 864 que Charles le Chauve « fait défense de fabriquer des monnaies en nul lieu si ce n’est au Palais ». Bien évidemment ; l’organisation des fabrications ne cessa d’évoluer au cours des siècles. Cependant, en 1358 se dessina une structure qui, dans son principe, devait se perpétuer jusqu’en 1879 : d’une part une administration dotée d’un pouvoir de juridiction et de réglementation en matière monétaire, d’autre part des ateliers placés sous le contrôle de l’État.

De la révolution à l’euro.

La direction des monnaies et médailles est rattachée au ministère des finances depuis les lois des 22 et 23 vendémiaire an IV (septembre 1796). Les lois des 31 juillet et 20 novembre 1879 décidèrent que la fabrication des monnaies seraient exclusivement effectuées par l’État lui-même. En 1973, l’État a décidé la création à Pessac (Gironde) d’un établissement moderne conçu pour réaliser l’ensemble des phases de fabrication des pièces de monnaies courantes depuis la fontes des métaux bruts jusqu’au conditionnement final. Depuis près de 25 ans, les monnaies de circulation courante, qu’il s’agisse des monnaies françaises ou des monnaies étrangères, sont fabriquées dans l’usine de Pessac (Gironde). A partir du printemps 1998, l’usine va mobiliser l’essentiel de ses forces pour fabriquer les 8 pièces de l’euro.

Histoire du Franc Français.

  • 1360 : Premier franc de l’histoire monétaire française, le « franc à cheval » est créé le 5 décembre 1360. Cette pièce d’or valant une livre tournois est frappée pendant la guerre de Cent Ans, au moment de la libération du roi Jean II le Bon, qui avait été capturé par les Anglais en 1356 à la bataille de Poitiers. Le terme « franc », employé dans le contexte de l’époque, signifie « libre ». La frappe du franc à cheval se poursuivit jusqu’en 1385. A partir du règne de Charles V, a eu lieu l’émission d’un franc à pied (le roi représenté debout), de même valeur.
  • 1575 : Henri III crée le franc d’argent, lourde monnaie (14 g) valant une livre tournois. Mais une déclaration royale de 1586 en interdit la frappe car ces pièces sont fréquemment rognées. En revanche, l’émission des demi franc et quart de franc est maintenue jusqu’en 1642. Puis le terme franc, synonyme de livre, tombe en désuétude.
  • 1795 : décision de faire du  » franc  » l’unité monétaire française, en remplacement de la livre (loi du 28 thermidor an III – 15 août 1795). Le franc est divisé en 10 décimes, le décime étant lui-même divisé en 10 centimes.
  • 803 : La pièce de 1 franc d’argent, appelée Franc Germinal, est émise à la suite des lois de Germinal an XI. A cette date, on frappe dans le même métal des demi et quart de franc, ainsi que des pièces de 2 et 5 francs. Les multiples de 20 francs et de 40 francs sont monnayées en or. Le système monétaire mis en place au cours de cette période subsistera jusqu’en 1914.
  • 1958 : réforme monétaire du général De Gaulle : 1 Nouveau Franc = 100 Anciens Francs.
  • 2002 : Le Franc est remplacé par l’Euro.

Une mission de service public, une dynamique d’entreprise.

Direction d’administration centrale, la direction des monnaies et médailles est tout à la fois un service public régalien, une industrie, une image de marque, un musée et un espace de création artistique.

Depuis août 2002, la direction des monnaies et médailles s’est engagée dans un processus de « mise en mouvement » qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la réforme et de la modernisation du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.

Répandre l'amour.

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