Les négociants d’or veulent redorer leur blason.

Face au manque de sérieux d’une partie de la profession et aux méthodes peu scrupuleuses constatées dans certaines boutiques de rachat d’or, des négociants en métaux précieux s’organisent. Objectifs : réglementer la profession, améliorer son image et protéger le consommateur.

Beaucoup de négociants en métaux précieux n’ont pas attendu l’enquête de l’Institut national de la consommation (INC) et des Crédits municipal) pour dresser un constat amer de l’état dans lequel se trouve leur profession et tirer la sonnette d’alarme.

Avec la crise, les difficultés économiques, mais aussi avec la flambée du cours de l’or, de nombreux Français se séparent de leurs bijoux de famille espérant une rentrée d’argent.

Souvent néophytes en la matière, ne connaissant même pas parfois le cours de l’or du jour, ces vendeurs occasionnels font totalement confiance aux acheteurs d’or dont les boutiques se multiplient depuis quelques années.

Un manque flagrant de transparence.

Ces officines d’achat d’or ont fleuri un peu partout, bâties sur les fondements de la crise. Leur nombre aurait triplé ces dernières années. 

Car le métier peut être sacrément rentable. Rentable… et pratiqué par n’importe qui puisqu’aucune formation particulière n’est exigée pour ouvrir un comptoir d’or, ni aucune vérification du casier judiciaire. Une simple déclaration auprès des douanes suffit puisque le métier est encore régi par les lois de Napoléon.

Pour certains peu scrupuleux, comme l’a démontré l’enquête de l’INC, employant des méthodes opaques, allant parfois jusqu’à l’illégalité, ces magasins de négoce sous-évaluent les bijoux, n’informent pas le consommateur sur le prix de l’or… et ne demandent souvent même pas de pièce d’identité. Un comble vu l’augmentation des vols à l’arrachée de bijoux et du nombre de braquages de bijouteries recensés ces dernières années.

Résultat : le vendeur espérant tirer un peu d’argent de ses bijoux pour boucler sa fin de mois, repartira avec parfois la moitié de la somme qu’un acheteur honnête aurait dû lui verser.

La Chambre syndicale veille sur la profession.

L’enquête de l’INC et des Crédits municipaux se conclut clairement : il faut réglementer le négoce de métaux précieux.

Mais ces deux organismes ne sont pas les seuls à en faire la demande. Depuis le formidable essor des comptoirs d’or, d’autres clament, depuis de nombreux mois, qu’il est urgent de mettre de l’ordre dans la profession. C’est le cas de la Chambre syndicale des négociants d’or et du bijou d’occasion (CSNOBO).

Conscients de l’image déplorable qui plane sur le métier, plusieurs grands négociants d’or se sont réunis au sein de cette Chambre syndicale. Présidée par Gilles Rebibo et regroupe des professionnels reconnus justifiant de nombreuses années d’exercice.

Faire barrage aux aventuriers.

Cette Chambre syndicale des négociants d’or siège au sein de la commission du rachat d’or du ministère de l’Intérieur, et œuvre à la création « d’une nouvelle réglementation précise de l’accès et de l’exercice de la profession et d’une charte de qualité offrant de véritables garanties aux consommateurs ». Objectifs : mettre fin à des texte inadaptés et à une situation qui ouvre la porte aux aventuriers de toutes sortes.

Seule organisation professionnelle en France représentative des métiers du négoce d’or, elle s’engage en faveur de la transparence de la profession au travers une charte qui prône entre autres le respect des règles déontologiques ou la formation des dirigeants et collaborateurs.

Car l’équipe de la CSNOBO est lucide : « Notre profession ne pourra s’imposer durablement qu’en offrant un service de grande qualité aux consommateurs et en apportant la garantie de professionnels formés et à l’écoute de l’évolution de leur métier ».

Par Alexandre Laurent

Alexandre est diplômé de la Normandy School of Business et de l'Université de Perpignan d'une maitrise d'économie en 1995.Alexandre Laurent evolue dans le secteur bijouterie et or d'investissement.

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