Les banques européennes enregistrent des performances contrastées.

En cette période de publications en rafales de résultats trimestriels, la journée d’hier a donné un bon aperçu de la situation du paysage financier européen, où l’Allemagne fait figure de dernier de la classe. D’un côté, plusieurs grands établissements de banque ou de bancassurance ont enregistré de bonnes performances : BNP Paribas avec un résultat net de 1,1 milliard d’euros (+ 13,5%), le néerlandais ING avec un bénéfice de 1,6 milliard d’euros (+ 63%) et le Crédit Suisse qui confirme son spectaculaire redressement avec un bénéfice quintuplé sur la période, à 1,3 milliard de francs suisses (882 millions d’euros). D’un autre côté, la banque allemande HVB (Hypovereinsbank) a affiché pour le trimestre écoulé un très maigre bénéfice de six millions d’euros, la contraignant à abandonner son objectif de bénéfice d’exploitation compris entre 1,4 milliard et 1,7 milliard d’euros sur l’ensemble de l’exercice. HVB compte désormais seulement faire « clairement plus » qu’en 2003 (896 millions).


La banque bavaroise a pâti de l’effondrement de 40% de ses revenus de courtage d’actions et a creusé sa perte d’exploitation sur son marché domestique. En conséquence, elle s’apprête à lancer, à nouveau, un plan de réorganisation et de réduction des coûts dont les détails seront connus au début de l’année prochaine.


La faiblesse des résultats et l’annonce d’une nouvelle cure d’austérité ne sont pas spécifiques à HVB. En Allemagne, ce serait même plutôt la norme. Commerzbank devrait adopter de nouvelles mesures de restructuration lors de la présentation de ses résultats trimestriels mardi prochain. Selon certaines sources, le groupe pourrait supprimer 450 emplois dans ses activités de banque d’investissement. La Deutsche Bank a également lancé d’importants chantiers de réorganisation destinés à améliorer une rentabilité jugée insuffisante, même si elle est supérieure à celle de ses concurrentes en Allemagne.


A l’inverse des établissements allemands, le Crédit Suisse a pour sa part largement tiré profit des mesures de restructuration qu’il a engagées. C’est en particulier le cas de sa filiale de banque d’investissement, le Crédit Suisse First Boston (CSFB). Conséquence : le groupe a clairement réaffirmé la place de cette filiale au sein de son organisation.


Les bons résultats enregistrés par la plupart des grandes banques européennes n’ont cependant pas suffi à susciter l’enthousiasme des investisseurs. Il faut dire que, comme BNP Paribas, le Crédit Suisse a donné le signal d’un ralentissement de l’activité au cours du troisième trimestre.

Par Alexandre Laurent

Alexandre est diplômé de la Normandy School of Business et de l'Université de Perpignan d'une maitrise d'économie en 1995.Alexandre Laurent evolue dans le secteur bijouterie et or d'investissement.

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