Les banques centrales ont acheté 651,5 tonnes d’or en 2018, la plus forte quantité depuis 1967, selon le Conseil mondial de l’or. Les banques cherchent à diversifier leurs réserves, en investissant dans des actifs sûrs et liquides. Les banques centrales ont acheté de l’or pour la neuvième année consécutive, après avoir vendu de l’or pendant plus de vingt ans.
D’après le Conseil Mondial de l’Or, en 2022, les banques centrales ont acheté 1136 tonnes d’or, un chiffre record depuis plus de 55 ans. Les raisons de cette ruée vers l’or sont multiples, mais l’incertitude géopolitique de l’année précédente y a joué un rôle important. Cependant, selon un rapport du Fonds Monétaire International (FMI) intitulé « Gold Has No International Resort: Barbarous Relic No More? », publié le 27 janvier 2023, le principal motif d’achat des banques centrales n’est pas lié à l’inflation ou à l’incertitude géopolitique, mais plutôt aux sanctions et au droit extraterritorial américain. Les banques centrales de pays émergents sont particulièrement actives dans les achats d’or.
Bien que les noms des banques centrales qui ont acheté de l’or en 2022 n’aient pas été divulgués, on soupçonne que la banque centrale chinoise, la banque centrale russe et les banques centrales des pays du Golfe sont parmi les plus actives dans ces achats. Le rapport du FMI met en évidence le fait que les banques centrales sont préoccupées par le droit extraterritorial américain et les sanctions potentielles qui pourraient en découler si elles utilisaient le dollar comme monnaie de référence. Ainsi, l’or apparaît comme un actif sûr pour les banques centrales souhaitant diversifier leurs réserves en dehors du système financier américain.
L’achat massif d’or par les banques centrales en 2022 peut être interprété comme un signe de prudence face à l’incertitude géopolitique, mais surtout comme une réponse à la pression américaine exercée par les sanctions et le droit extraterritorial. La Russie est devenue le plus gros acheteur d’or, avec une acquisition record de 274,3 tonnes en 2018, et approche du niveau de réserves qu’on prêtait à l’URSS en 1990.