Le traité de l’Union Monétaire Latine.

Après Waterloo (1815), la plupart des pays abandonnèrent le standard monétaire imposé par la France avant d’y revenir, cette fois ci de leur plein gré, au cours du XIXe siècle. La conférence de 1865 qui réunit la France, la Suisse, la Belgique et l’Italie aboutit à la signature du traité de l’Union Monétaire Latine sous l’impulsion de Napoléon III et de son ministre Félix Esquirou de Parieu.
La Grèce rejoignit formellement l’Union en 1868.

MétalNombre d’unités de compteTitre en millièmesMasse en grammesDiamètre en mm
or10090032,2535
or5090016,1328
or209006,4521
or109003,2319
or59001,6117
argent59002537
argent28351027
argent1835523
argent0,508352,518
argent0,20835116
Divisions monétaires de l’Union latine, Les types 20 en or (20 francs,20 lires etc sont cotées en bourse)

La convention fixa avec précision les caractéristiques des monnaies d’or et des divisionnaires en argent. Elle définit les valeurs acceptables suivantes :

  • Argent (titre 0,835) : 20 centimes, 50 centimes, 1 franc, 2 francs
  • Argent (titre 0,900) : 5 francs
  • Or (titre 0,900) : 5 francs, 10 francs, 20 francs, 50 francs, 100 francs

L’union monétaire se bâtit sur des principes novateurs pour l’époque :

  • favoriser le développement des échanges commerciaux
  • protéger le bimétallisme mis en danger par l’afflux d’or provenant de Californie, d’Australie et d’Afrique du Sud
  • créer des conditions de paix et de prospérité durables en Europe
  • créer une monnaie universelle

Profitant du succès de l’Union Monétaire Latine, la France organisa en 1867 une conférence internationale visant à trouver un accord avec les deux grands pays absents de la convention signée en 1865 : l’Angleterre et les États Unis d’Amérique.
Le consensus devait se faire autour d’une idée simple : il suffisait de créer un pièce de 25 francs pour avoir le même poids en or que la Livre anglaise et la pièce américaine de 5 dollars. La mauvaise volonté britannique et la défaite française à Sedan en 1870 eurent raison du processus d’unification devant amener à la création d’une monnaie universelle. Aux États-Unis, les efforts de Kasson se concrétisèrent par la création de la pièce de $4 Stella, mais le Congrès américain enterra définitivement cette initiative. Malgré tout, l’Union Monétaire Latine connut un succès incroyable puisque l’on comptât environ 50 pays frappant de la monnaie suivant ce standard à la fin du XIXe siècle. 3.

Fin de l’Union Monétaire Latine.

Le bimétallisme fut à nouveau mis à rude épreuve après les découvertes massives d’argent au Nevada et en Amérique du Sud, mais ce fut la première guerre mondiale (1914-1918) qui porta le coup fatal au traité. Les stocks d’or européens furent sacrifiés au financement de la guerre et l’Union Monétaire Latine fut officiellement et définitivement dissoute en janvier 1927.

4. Intérêt numismatique et historique.

Pour un collectionneur, c’est un thème très intéressant et l’on trouve des pièces frappées au format de l’Union Latine de 1795 jusqu’à nos jours. L’ensemble des conquêtes Napoléoniennes puis la construction et la fin des empires coloniaux se retrouvent gravés sur ces flans d’or ou d’argent qui ont traversé le temps et nous apportent leur lecture de l’histoire.
C’est également une opportunité incroyable de voyager à travers le monde et de découvrir l’histoire insoupçonnée de certains pays. Qui d’autre à part un collectionneur de l’Union Latine aurait la curiosité d’aller chercher dans une encyclopédie l’histoire des Antilles Occidentales Danoises, devenues les Iles Vierges Américaines après leur rachat par les Etats-Unis au milieu de la guerre de 14-18, afin d’empêcher les sous marins Allemands de venir perturber l’accès aux Caraïbes et au canal de Panama ?
L’union Latine, c’est aussi un formidable outil pour expliquer aux jeunes générations quelles ont été les différentes étapes de la construction Européenne au cours de ces 200 dernières années et puis c’est tellement plus passionnant que les coffrets BU.

Par Alexandre Laurent

Alexandre est diplômé de la Normandy School of Business et de l'Université de Perpignan d'une maitrise d'économie en 1995.Alexandre Laurent evolue dans le secteur bijouterie et or d'investissement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *