Le marché français de l’or.

Il existait un marché de l’or libre à Paris avant 1939. Puis, dès le début de la seconde guerre mondiale en 1939 jusqu’à 1948, le marché de l’or parisien est resté fermé, puisque les français étaient interdits de posséder et de commercer de l’or. Lorsque le marché de l’or de Paris a rouvert en février 1948, le marché de l’or français est resté purement domestique, avec les importations et les exportations d’or interdites, sauf momentanément en 1968, lorsque le commerce international de l’or a été autorisé. À son apogée jusqu’aux années 1980, 8 membres composé le marché de l’or parisien, à savoir la Banque de l‘Indochine (disparue en 1974), la Banque nationale de Paris (BNP), la Banque de Paris et des Pays-Bas, la compagnie parisienne de réescompte (CPR), Crédit Lyonnais (depuis 2005 LCL), Lazard frères & Co. (Depuis 2000 Lazard Ltd), la Société générale, et la chambre syndicale de la compagnie des agents de change (devenu NYSE Euronext en 2007), qui était l’entité qui exploitait effectivement le marché.

Le cours de l’or bourse de Paris.

Ainsi appelé car les représentants de ces sociétés se réunissaient quotidiennement dans une salle de la bourse de Paris et échangés entre eux-mêmes et pour le compte de leurs clients, une gamme réduite de lingots et monnaies d’or, y compris le lingot (une brique d’or de 1 kg de 995 de finesse), les monnaies cotées en bourse sont les pièces d’or 20 et 10 Francs Coq Marianne françaises, le Vreneli Suisse L1935B, le souverain Britannique, la 50 Pesos mexicaine, les pièces d’or de 5, 10 et 20 dollars des États-Unis, les 10 florins des Pays-Bas. Il y avait aussi 2 « corrections » quotidiennes à cette époque, l’une entre 12 h 15 et l’autre à 14 h 30.

Les membres sur le marché de l’or de Paris.

En 2004, et il n’y avait plus que 3 participants sur le marché de l’or de Paris, à savoir, la compagnie parisienne de réescompte (CPR), Crédit su Nord et Cookson France. Cette réduction a été le résultat d’un certain nombre de facteurs, tels que les fusions bancaires, mais aussi des facteurs tels que l’imposition d’une taxe de vente de 8% sur les transactions d’or par le gouvernement français, ainsi l’obligation pour les vendeurs d’or de fournir leur identité lors de la vente, ce qui a provoqué une baisse palatine de l’activité du marché de l’or de Paris.

Les anciens membres du marché de l’or en France, actifs au début des années 1980, n’ont pas nécessairement disparu du marché, elles ont simplement fusionné ou été acquise.

La Banque nationale de Paris (BNP) a fusionné avec la Banque de Paris et des Pays-Bas (Paribas) en 2000 pour former BNP Paribas. La Société générale existe toujours en tant qu’entité autonome, mais Crédit du Nord, qui a quitté le marché de l’or en 2004, est une filiale de SocGen. La Banque de l‘Indochine et Crédit Lyonnais ont été absorbé par crédit agricole. La compagnie parisienne de réescompte (CPR) existe toujours et appartient à 20% au crédit agricole. Lazard Frères est maintenant connu sous le nom de Lazard et se concentre sur la finance d’entreprise et la gestion d’actifs. En particulier, la plupart de ces banques qui en résultent sont encore d’importants acteurs sur le marché de l’or. Elles ont simplement déplacé leurs opérations de Paris à Londres.

La fin de la bourse de l’or en France.

En 2004, les réunions de fixation du marché ont également eu lieu par conférence téléphonique, et la bourse de Paris était exploitée par Euronext Paris, puisque la Bourse de Paris avait fusionné avec Amsterdam et Bruxelles en mars 2001. Puis, en juillet 2004, le crédit du Nord a annoncé qu’elle se retirait entièrement du marché. Cette sortie du système de fixation des prix par Crédit du Nord oblige alors Euronext Paris à suspendre ce marché le 2 août 2004, Euronext ayant déclaré à l’époque qu’avoir un marché avec seulement 2 participants (CPR et Cookson France) ne garantissait pas la transparence du marché. D’ailleurs, Cookson France avait un volume réduit de transaction à cette époque.

La demande d’Or d’investissement influence-t-elle le prix de l’Or ?

Les échanges de pièces d’Or et lingots d’Or sur les marchés locaux doivent être vus d’un point de vue ‘commerce de détail’. Dans l’univers du métal jaune, une doctrine bien ancrée dans les esprits assume que lorsque la demande de pièces d’Or augmente, la prime augmente, que cela crée une réaction en chaîne alimentant d’autant plus une demande supplémentaire ; élevant d’autant plus le prix de l’Or.

La demande de pièces d’Or et lingots d’Or représente un peu moins de 8% de la demande d’Or totale. Le fossé est très important entre les volumes du marché de l’Or au détail et les volumes du marché de l’Or en gros. Le prix de l’Or est avant tout dicté par les échanges entre institutionnels, dans des volumes extraordinaires.

C’est le même schéma pour le marché de l’Argent. Sur ce marché, la demande d’Argent d’investissement ne représente que 10% de la demande totale. Pendant que ces lignes sont écrites, le ratio est de 77,90. Il faut 77,90 onces d’Argent pour acheter 1 once d’Or.

Le prix des pièces d’Or et lingots d’Or n’est pas le prix de l’Or. C’est comme comparer le prix d’un produit fini avec le prix de la matière première nécessaire à sa conception.

En plus de la valeur de la matière, le prix de l’Or doit supporter des coûts de production. C’est une des composantes de la fameuse ‘prime’. Plus petit est le produit, c’est à dire que sa teneur en Or est faible, et plus sa prime est importante. De manière générale, les primes ne descendent pas en dessous de 4%. Les coûts de production sont plus élevés relativement à la valeur de l’Or contenu.

Par exemple, les coûts de fabrication engendrent une prime de 5,47% sur le lingotin d’une once ; tandis qu’il génère une prime de 7,60% sur le lingotin de 10 grammes.

Sur le marché de gros, la valeur qui s’échange le plus pèse 400 onces ; soit 12,44 kilogrammes, avec une finesse minimum de 995 pour 1000. Ce degré de pureté fait référence à la mention ‘London Good Delivery’ sur lequel il n’y a pas de prime. Lorsque l’on achète une barre de 400 onces, on paie le prix spot de l’Or. Il peut se greffer des coûts logistiques.

Lingot d’or de 400 onces « Good Delivery » (de bonne livraison) d’Hereaus

Bien que les coûts de production entre l’Or et l’Argent soient quasiment les mêmes, comme l’Argent à une valeur inférieure à l’Or, l’Argent est soumis à une prime plus importante. On trouve aisément des primes de 15% sur les produits argent.

Pendant la phase la plus aiguë de la COVID-19, les primes sur l’Or étaient au minimum de 10% ; tandis qu’elles étaient de 50% et plus sur les produits argent. Ainsi, le ratio Or/Argent n’a aucun sens si l’on se base uniquement sur la valeur au détail.

La demande sur l’Or au détail est très volatile.

Parfois, la demande est faible alors les producteurs ralentissent la cadence ; la prime fléchit et rejoint le cours spot de l’Or. Puis la demande explose alors il est difficile pour les producteurs de suivre le mouvement immédiatement. Cet atermoiement engendre une hausse de la prime. Comme si un mouvement de foule voulait, à tout prix et tout de suite, acheter la valeur refuge.

L’offre d’Or est inélastique.

Elle doit s’adapter à la demande. Ces flux financiers peuvent se comparer à l’effet venturi : quand la pression diminue, la vitesse augmente. Ainsi, le déséquilibre dans le marché du détail est très souvent momentané. C’est uniquement sur le long terme qu’elle a une influence minime. Celui du commerce de gros est stable et constant. Ainsi seule, la valeur du marché spot et son évolution nous permettent de déterminer la véritable tendance de l’Or.

Répandre l'amour.

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