Pièce d’or française frappée entre 1643 et 1789, les Louis d’Or constituent aujourd’hui de véritables pièces de collection. Les louis, aussi appelé Louis D’or, est une pièce d’or circulant en France avant la Révolution. Le franc et la livre étaient des pièces d’argent dont la valeur avait tellement diminué qu’en 1740, des pièces d’une valeur plus importante étaient nécessaires. Les rois de France firent donc frapper des pièces d’or et les baptisèrent de leur nom, Louis, devenant rapidement des « Louis d’or ». Après la Révolution, Napoléon a continué la pratique mais a appelé les pièces de monnaie « napoléons » ; d’une valeur de 20 francs.
La creation des louis d’or.
En 1640, Louis XIII a initié une réforme du système monétaire français par l’intermédiaire de Claude de Bullion. L’objectif de cette réforme était de stabiliser la monnaie, de restaurer la confiance en celle-ci, de rivaliser avec les monnaies espagnoles comme le doublon ou la pistole, de faciliter les paiements largement réglés en billets à ordre ou cessions de créances et enfin, d’encourager les premiers placements refuges.
La Naissance du Louis en or, une opération clandestine.
Bullion effectua secrètement le plan du roi. La première déclaration, rendue publique à Saint-Germain-en-Laye le 24 décembre 1639, prescrivait la fonte de toutes les pièces d’or en circulation pour les transformer en écus et demi-écus d’or de même titre et poids que ceux mentionnés dans les ordonnances en vigueur. En apparence, cela n’altérait rien dans le système monétaire du pays, où la pièce d’or standard restait l’écu de Charles IX, pesant 3,37 grammes à 23 carats (958 millièmes). En temps normal, une simple opération de refonte, qui permettait de se débarrasser des pièces usées ou rognées, aurait été couverte par une déclaration ordinaire. Toutefois, la déclaration du 24 décembre 1639 incluait une autre disposition qui constituait une innovation : elle ordonnait la réouverture de la Monnaie du Moulin du Louvre, dont le responsable était alors le Liégeois Jean Varin. Bien que le rétablissement de la frappe monétaire au Moulin du Louvre ait été effectué, la déclaration affirmait qu’il n’y avait pas d’innovation, en stipulant expressément que cette mesure n’annulait pas la frappe au marteau dans les autres hôtels des monnaies. En réalité, cela visait à activer l’outil technique de la réforme qui était préparée discrètement, afin d’éviter de susciter l’hostilité des autres centres de monnayage.
La fabrication passe pas le louvre.
Une nouvelle déclaration fut émise à Saint-Germain-en-Laye le 31 mars 1640 pour annoncer la réforme monétaire, mais une fois de plus, le roi utilisa une formulation qui laissait penser qu’il ne s’agissait que d’une simple modification technique du système monétaire existant, similaire à l’extension de la déclaration précédente du 24 décembre 1639. Initialement, le roi expliqua que son devoir envers sa couronne et son royaume l’obligeait à garantir la circulation d’une monnaie de qualité supérieure. Pour cette raison, il avait décidé de rétablir la Monnaie du Moulin du Louvre, qui était capable de produire des pièces parfaitement rondes et nettes. Cependant, le roi n’avait pas interdit la frappe au marteau et avait seulement ordonné que les autres Hôtels des Monnaies qui l’utilisaient « respectent mieux la rondeur et la netteté qu’auparavant ».
Avant cette date, la France utilisait l’écu d’or comme monnaie d’or. L’écu d’or pesait 3,375 g et valait à cette époque 5 livres tournois (LT) et 15 sols, soit 1 380 deniers, selon le système de comptabilité monétaire livre/sol/denier (1 LT = 20 sols = 240 deniers), qui a été utilisé jusqu’en 1795. Des écus d’argent appelés « écus de 6 livres » étaient également frappés. La livre valait un peu plus de 0,6 g d’or pur.
La création du louis d’or a été décidée lors d’une déclaration à Saint-Germain-en-Laye le 31 mars 1640. Le louis d’or pesait 6,752 g, soit la valeur de deux écus d’or, valant ainsi 11 livres et 10 sols.
Au niveau comptable, les grosses sommes étaient exprimées en louis et en livres. Par exemple, un tableau acheté 10 louis en 1645 valait environ 110 livres. Le louis d’or ne remplaçait pas l’ancien système mais le complétait et surtout le détachait des aléas du cours de la livre. Par une série de réformes, le roi pouvait décider qu’un louis valait plus ou moins tant de livres, et c’est toute l’importance de cette réforme. Ainsi, le louis d’or a institué une forme de placement refuge qui a perduré jusqu’à la Révolution française.
La fabrication des louis d’or.
Depuis le règne d’Henri II, la méthode de frappe au balancier a progressivement pris le pas sur celle au marteau. Cette technique permettait de produire des pièces de monnaie plus précises et à un rythme plus soutenu. C’est le cardinal de Richelieu qui a lancé cette initiative, avec l’aide de Jean Warin, puis de son fils François, qui ont mis en place le « balancier à vis Delaunay ». Cette méthode s’est imposée dans tous les ateliers du royaume.
Cinq types de pièces de monnaie étaient couramment frappées : le demi-louis, le louis, le double louis, le quadruple louis et le dix louis. En plus de ces pièces courantes, une série de pièces de grand format étaient produites en quantités limitées, avec des valeurs respectives de huit, seize et vingt louis. La pièce de vingt louis, qui pesait 135,03 g, était la plus grande et la plus lourde monnaie d’or française jamais frappée en France. Bien que ces pièces aient été créées pour le plaisir et le prestige, afin de servir de cadeaux et de témoigner du savoir-faire de la Monnaie de Paris, elles n’ont jamais circulé. Jean Warin, le graveur général des monnaies originaire de Liège, en était également l’auteur.
Découvrez les caractéristiques des Louis d’Or existants ainsi que la détermination de sa valeur.
La fin des louis d’or.
Le système monétaire français, avec le louis comme pièce d’or étalon, est resté en place jusqu’à la Révolution française en 1792, qui a vu la chute de la monarchie et la fin du règne de Louis XVI. À ce moment-là, le louis de 24 livres a été remplacé par une nouvelle pièce portant les mentions constitutionnelles et une valeur faciale.
Après ce changement, la pièce de 20 francs a été introduite, avec le portrait de Bonaparte premier consul, puis de Napoléon empereur. Cette pièce, également connue sous le nom de « Napoléon », est restée en circulation de 1801 à 1914. Avec l’Union latine signée en 1865, d’autres pays européens ont frappé des pièces d’or avec le même poids et le même module que la pièce de 20 francs française, dont la dernière était la 20 Francs Coq Marianne, frappée de 1900 à 1914. Bien que toutes ces pièces soient souvent appelées « louis d’or » dans le langage courant, cette appellation est en réalité incorrecte.
Louis d’Or sous Louis XIII.
Le Louis d’or (une pièce d’or) a remplacé le franc qui était en circulation (en théorie) depuis Jean II. Dans la pratique, la principale pièce d’or circulant en France au début du XVIIe siècle était le double escudo ou « doublon » de 6,7 grammes, une monnaie espagnole dont le Louis d’or était une copie explicite. Il existait également une pièce demi-louis (le demi-louis d’or) et une pièce de deux louis (le double louis d’or).
Le Louis d’or sous Louis XIII avait une dimension d’environ 25 mm, et un poids de 6,75 g.
- Recto : la tête du roi tournée vers la droite avec la devise « LVD XIII DG – FR ET NAV REX » (LVDOVICVS XIII DEI GRATIA FRANCIAE ET NAVARRAE REX « Louis XIII, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre »).
- Verso : le monogramme royal (4 doubles « L » surmontés d’une couronne à fleur de lys) et la devise « CHRS REGN VINC IMP » (CHRISTVS REGNAT VINCIT IMPERAT « Le Christ règne, vainc et commande »).
- Graveur : Jean Varin (1604-1672)
Louis d’Or sous Louis XIV.
Le Louis d’or sous Louis XIV était similaire à bien des égards à son prédécesseur et avait une dimension de +/- 25 mm, et un poids de 6,75 g.
- Recto : la tête du roi tournée vers la droite avec la devise « LVD XIIII DG – FR ET NAV REX » ( LVDOVICVS XIIII DEI GRATIA FRANCIAE ET NAVARRAE REX « Louis XIV, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre »).
- Au verso : le monogramme royal (4 doubles « L » surmontés d’une couronne à fleur de lys) et la devise « CHRS REGN VINC IMP » (« Le Christ règne, bat et commande »).
- Graveur : Jean Varin (1604-1672)
Louis d’Or sous Louis XV.
Sous Louis XV, le tirage du Louis d’or est d’abord réduit tandis que John Law introduit le papier-monnaie. Après l’échec du système de Law et la nomination du cardinal Fleury en tant que premier magistrat de Louis XV en 1726, la France revient à une politique de monnaie saine et le tirage du Louis d’or revient à des niveaux normaux. Le poids du Louis d’or est désormais porté à 8,1580 g et la teneur en or de 0,2405 oz troy, il est réévalué à 20 livres ( ₶. ), et un engagement est pris de maintenir cette valorisation. Cette promesse fut tenue jusqu’en 1740 où le louis d’or fut réévalué à 24, entraînant ainsi une dévaluation de 20% de la livre. Ce fut la dernière dévaluation jusqu’à ce que la révolution française remplace le louis d’or par le franc.
- Recto : Jeune tête couronnée. Des modifications notables ont été apportées au portrait lors de la stabilisation du poids du Louis d’or en 1726 et lors de sa réévaluation en 1740.
- Verso : La première monnaie de Louis XV a une variété de types de revers en évolution rapide. Lorsque la valeur du Louis d’or fut stabilisée en 1726, un type inversé aux armes de France et de Navarre dans deux ovales fut adopté. Ce revers valut à la pièce le surnom de « Louis aux lunettes », c’est-à-dire Louis à lunettes.
- Graveur : Norbert Roettiers (1703-1748)
Louis d’Or à la tête nue, sous Louis XVI.
Date | Tirage | Date | Tirage |
Louis or 1785 A | Louis or 1787 A | 1 926 791 | |
Louis or 1785 K | 38 304 | Louis or 1787 AA | 119 365 |
Louis or 1785 W | Louis or 1787 D | 423 885 | |
Louis or 1786 A | 5 370 000 | Louis or 1787 I | 108 936 |
Louis or 1786 AA | 597 170 | Louis or 1787 T | 221 101 |
Louis or 1786 B | 418 848 | Louis or 1787 W | 304 000 |
Louis or 1786 D | 899 000 | Louis or 1788 A | 837 000 |
Louis or 1786 I | 750 523 | Louis or 1788 H | |
Louis or 1786 K | 503 763 | Louis or 1788 I | 35 629 |
Louis or 1786 M | Louis or 1789 A | ||
Louis or 1786 T | 829 986 | Louis or 1789 I | 21 968 |
Louis or 1786 W | 1 298 715 | Louis or 1790 I | 7 622 |
Historique et détermination de sa valeur.
En 1640, la réforme de Claude de Bullion concernant le système monétaire français permet l’apparition des premiers Louis d’Or, en défaveur du Franc.
Cela commence sous le règne de Louis XIII dont l’effigie apparaît sur chaque modèle. On retrouve alors le demi-louis d’or, le louis d’or et le double Louis d’or.
La valeur du Louis d’Or ne correspond généralement pas à la seule valeur du métal utilisé. Selon l’année et sa rareté, il est plus ou moins coûteux. Ainsi, les Louis d’Or frappés sous le règne de Louis XIII sont les plus recherchés et valent plus cher, contrairement à ceux frappés sous le règne de Louis XVI.
Les premières sont surtout gardées par les collectionneurs tandis que les dernières et celles du milieu sont les plus utilisées dans les transactions et sur le marché de l’or. Par la suite, les valeurs d’échanges entre particuliers bénéficient d’une négociation et le cours peut varier selon l’offre et la demande ponctuelle.
Il faut faire attention à ne pas confondre le véritable Louis d’Or et le Napoléon, compte tenu des valeurs plus élevées du premier.
Les caractéristiques du Louis d’Or.
D’un diamètre de 25 mm et d’un poids de 6,75 grammes, on y retrouve sur une face la tête laurée du roi Louis XIII, avec comme légende : « LVD XIII DG – FR ET NAV REX ».
Le revers représente 4 doubles L formant une croix et surplombés de 4 couronnes et de 4 lys, symbole de la royauté. La légende « CHRS REGN VINC IMP » peut se lire sur le rebord.
Sous le règne de Louis XIV, le Louis d’Or change d’effigie. En effet, on y frappe la tête laurée de Louis XIV avec comme légende « LVD XIIII DG – FR ET NAV REX ».
C’est sous le règne de Louis XV que l’on peut remarquer une différence évidente, notamment parce que le maître graveur est différent.
Ainsi, la pièce d’or pèse désormais 8,16 grammes. Sur la face, on y retrouve la tête du roi et la légende « LVD XV DG – FR ET NAV REX ». Si la légende de l’envers ne change pas, à la place des 8L, il y a deux écus ovales et inclinés, sur lesquels trône une couronne.
Il existe d’autres types de Louis d’Or sous Louis XVI « Aux Palmes » de 1774 gravé par Duvivier, « Au Buste habillé » (1774-1785), pour finir « A la Corne » (Strasbourg, 1786). Enfin, sous le règne de Louis XVI, le diamètre est réduit à 22 mm, le poids à 2, 90 grammes et le matériau principal utilisé est le cuivre. A l’effigie de ce dernier roi, la légende devient « LUDOV.XVI. D.GRATIA » sur une face et de l’autre, on peut lire « FRANC ET T.NAVARR. REX. » avec l’année de frappe.
Type | Date début | Date de fin | Signe réformation |
---|---|---|---|
Louis d’or à l’écu sous Louis XIV (1690 a 1693) | 1690 | 1693 | Étoile à 5 rais |
Type aux 4L | 1693 | 1700 | Croissant |
Type aux 8L et insignes | 1701 | 1703 | Trèfle |
Type aux insignes L14 | 1704 | 1705 | Coquillage |
Type aux insignes L15 | 1715 | 1718 | Rosette |
Type aux 2L | 1720 | 1723 | Trèfle |
La réformation est une technique monétaire apparu, qui consiste à frapper un signe distinctif sur la piece et permettant éviter la refonte des anciennes monnaies. Ce signe permet de definir une nouvelle valeur à la monnaie ; (dévaluation de la monnaie. )
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