Le jour où la banque de France brada 18 milliards d’or. Un cinquième des réserves de la France

Un article de Régis Soubrouillard publié sur Marianne.  Ancien journaliste au Monde, dans un essai de politique fiction qu’il situe en 2012 alors que DSK vient d’être élu président de la République, Philippe Simonnot revient sur la gestion désastreuse des réserves d’or françaises par le Ministre de l’économie de Jean-Pierre Raffarin. En 2004, un certain Nicolas Sarkozy, soucieux d’une gestion plus active de l’or Français, avait alors bradé 600 tonnes de lingots. Une perte de 18 milliards d’euros !

Nous sommes le 1er mars 2011 : DSK, trônant au Fonds Monétaire international, annonce sa candidature à la présidence de la République française. La plupart des socialistes s’y rallient. François Bayrou embraye alors que Daniel Cohn-Bendit, réalisant un rêve d’enfance, donne son accord à un «gouvernement d’union nationale». Dans un dernier sursaut d’orgueil, Ségolène Royal fait faux bond. Venu en sauveur, Strauss-Kahn l’emporte au second tour de la présidentielle face à un Sarkozy fragilisé en fin de mandat par une gestion calamiteuse de la crise.

Essai d’anticipation politico-économique au titre provocateur Le jour où la France sortira de l’euro, le livre de l’économiste et ancien journaliste Philippe Simonnot prend la forme d’un dialogue entre «un journaliste ami» appelé «Candide», et un informateur répondant au nom de «Deep pocket». Dans ce roman de politique fiction, en creux, on lit un décryptage de la crise -encore à venir…- dont l’auteur attribue la responsabilité aux banques centrales qui constituent l’ossature du système financier actuel, mais également des ébauches de solutions aussi audacieuses que libérales.

Mais on trouve aussi quelques pépites croustillantes. Notamment un épisode qu’on ne se lasse pas de rappeler. Ministre de l’économie et des Finances du gouvernement Raffarin, en 2004, Nicolas Sarkozy cherche des sous partout et décide de mettre en œuvre avec le gouverneur de la Banque de France une gestion « plus active » des réserves d’or de l’état qui dorment à 30 mètres sous terre. Un matelas encombrant, « stérile », qui ne rapporte aucun intérêt et qu’il serait temps de faire fructifier. C’est le raisonnement du Maître de Bercy. Sarkozy vendra 550 tonnes d’or soit un sixième des réserves de l’Etat. Un beau magot dont la valeur a plus que…triplé depuis. Au cours du lingot d’or aujourd’hui la France a « perdu » 18 milliards d’euros dans cette opération !
Depuis, la politique dorée de gestion active établie par Sarko se poursuit. En 2009, la Banque de France vendait encore 56 tonnes d’or pour 1,3 milliard d’euros, histoire de doubler ses bénéfices. Au total, ce sont là 600 tonnes d’or qui seront bradées…

Au-delà des « anecdotes », c’est une relecture historique de la mise en place de l’euro, avec le brave démocrate-chrétien Delors, incarnation de l’économie bien-pensante, bouffé tout cru par les banquiers centraux que propose Simonnot. Le postulat de l’auteur est simple : si elle n’a rien d’une crise financière, la crise est bel et bien une crise monétaire dont les origines sont lointaines. Surévalué, l’euro condamnait et condamnerait encore les économies européennes, exception faite de l’Allemagne, à une crise inéluctable.

L’euro est frappé d’irréversibilité : « une idée absurde d’eurocrates et de banques centrales qui ont pris le pouvoir en créant une monnaie et un taux d’intérêt unique. Il faut se rappeler qu’à l’origine du Marché commun, aucun de ses pères fondateurs n’avait prévu une monnaie unique. L’Europe souffre d’un vice congénital. Il consiste à émettre de la monnaie sans garantie ni contrepartie, comme l’or l’a été pendant longtemps ». C’est le début de la fuite en avant.

Seule monnaie universellement reconnue, dans son scénario,  Simonnot imagine le remplacement de l’euro par une monnaie en parité avec l’or, l’« euro-or » dont il détaille la mise en œuvre :  abolition du cours légal de l’euro ; liberté de conclure des contrats et de monnayer l’or. Progressivement, « la bonne monnaie chasse la mauvaise », contrairement à la loi de Gresham et « l’euro-or » se substitue à l’euro, « l’Europe redevant une zone d’investissements attractives ». Dans le roman, « Deep pocket », Simonnot expose son plan à Nicolas Sarkozy et à DSK. Faute d’avoir écouté ses conseils, Nicolas Sarkozy ne met pas en œuvre la bonne politique économique. DSK, meilleur économiste, et bien plus libéral s’y résoudra. Le 14 juillet 2012, le président de la République annonce la dissolution de l’euro dans son allocution.

Les 10 premières réserves d’or mondiales.

Grâce aux données fournies par des institutions internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque des règlements internationaux (BRI) ainsi que le World Gold Council (WGC pour son sigle en anglais), nous connaissons le volume officiel des principales réserves d’or, mais également leur localisation géographique. Dans le dernier rapport publié par le WGC fin 2013, nous connaissons donc les réserves d’or officielles de chaque pays. Selon le WGC, les banques centrales ont acheté 368,6 tonnes d’or en 2013 en vertu de l’Accord des Banque centrale sur l’or (Central Bank Gold Agreement, CBGA)

En 2013, les anciennes républiques soviétiques du Kazakhstan et de l’Azerbaïdjan, avec la Russie et la Corée du Sud, ont été les principaux acheteurs d’or. Avec ces derniers achats, les réserves officielles mondiales s’élèvent donc à 31,890.7 tonnes.

Les réserves d’or de la Banque centrale de Suède.

Dans un communiqué de presse récemment publié, la Riksbank informe de l’état de ses réserves d’or. La Banque centrale de Suède (Riksbank) a rendu public le montant et l’emplacement de ses réserves officielles d’or : 10.000 lingots, dont la masse est chiffrée à 125,7 tonnes. En plus de la publication du montant total de ses réserves, la banque a communiqué la localisation précise des stocks d’or.

  • 61,4 tonnes sont gardées par la Banque d’Angleterre, ce qui représente 48,8% du total.
  • 33,2 tonnes sont conservées dans des chambres fortes de la Banque du Canada, soit 26,4% du total.
  • 13,2 tonnes conservées par la Réserve fédérale de New York, soit 10,5% des réserves totales.
  • Le reste est réparti entre la Banque nationale suisse, avec 2,8 tonnes d’or (2,2% du total) et les 12% restants (soit 15,1 tonnes) dans les coffres forts de la Banque centrale suédoise.

Par Alexandre Laurent

Alexandre est diplômé de la Normandy School of Business et de l'Université de Perpignan d'une maitrise d'économie en 1995.Alexandre Laurent evolue dans le secteur bijouterie et or d'investissement.

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