Le coût de l’or en perdition face à la hausse du dollar.

Le cours de l’or a perdu 40 % depuis son pic historique à 1.900 dollars, en septembre 2011. Le seuil psychologique des 1.000 dollars n’est plus très loin.

Que font les acheteurs d’or ?

Le cours de l’or est au plus bas depuis quatre ans et demi, mais les grands acheteurs d’or restent discrets. Les marchés n’observent pas une brusque augmentation de la demande asiatique, comme nous l’avions observé lors de la chute des cours en 2013. La demande chinoise, le premier acheteur d’or de la planète, fait grise mine, alors que la chute de la demande, de 50 % au deuxième trimestre, semble indiquer que cette année nous ne verrons pas un brusque sursaut de la prime sur l’or physique. Même constat en Inde, la baisse des cours n’a provoqué aucunes ruées dans les bijouteries. La décision de l’Inde de maintenir les taxes sur les importations d’or a surpris les marchés. Un nouveau coup dur pour l’or, déjà durement touché cette année par la hausse du dollar américain.

Le cours de l’or à New York baisse de 4,90 dollars, soit 0,4%, à 1,208.20 $ l’once sur la division Comex de la New York Mercantile Exchange. A Londres, le prix du gramme d’or se fixe à 39.11 $ et 34.88 euros, l’Inde, le premier consommateur mondial d’or, pourrait inverser la tendance actuelle si le gouvernement revenait sur sa décision de lourdement taxé les importations d’or. Cette décision s’ajoute à un contexte peu favorable pour l’or, qui tend à s’apprécier lors de période d’incertitude économique, mais baisse lors d’accalmies, puisqu’il n’offre aux acheteurs aucun rendement.

Vendredi sur la bourse de Londres, Les cours de l’or en dollar ont baissé 10 dollars l’once, suite à la hausse du dollar propulsé par les bons chiffres du chômage US. Le cours de l’or en euros a augmenté de 1% suite à la baisse de la valeur de l’euro sur le marché des changes. 1 170 dollars l’once est un niveau de prix important, et l’or peut rentrer dans une tendance baissière. Le second support se trouvant à 1 143 dollars, selon UBS. Les importations d’or de l’Inde avaient baissé au cours des semaines puisque grossistes ont retardés leurs achats en prévision d’une réduction d’impôt. Alors que les importations devraient augmenter à court terme maintenant, l’incertitude est levée, certains commerçants ont déclaré que la demande d’or indienne est susceptible de baisser cette année.

De l’or à 800 dollars l’once est ‘il donc envisageable ?

Les deux plus importants consommateurs d’or au monde semblent donc s’abstenir. Du moins pour le moment. Peut-être que les acheteurs attendent que le cours de l’or baisse de nouveau avant d’acheter. En Effet, l’or est au plus bas depuis avril 2010, avec huit semaines consécutives de baisse et neuf séances consécutives négatives qui laissent entrevoir que la baisse n’a pas encore touché le fonds.

C’est possible. A cause du dollar, auquel l’or est fortement corrélé, qui continue d’augmenter, les perceptives pour 2015 sont d’un dollar fort, propulsé par la remontée des taux l’année prochaine, ce qui attisera la demande de dollar, au détriment des valeurs refuges tel que l’or.

Le cours de l’once commence à se diriger vers les 1.100 dollars.

 Goldman Sachs prédit un cours moyen de 1.050 dollars en 2015. L’or reviendrait ainsi à son cours d’avant 2008, lorsque l’or commença sa forte grimpée lors de la mise en place de la politique monétaire ultra-favorable de la Fed.

Si les acheteurs privés sont absents, les banques centrales continuent d’acheter de l’or, « car l’or est une monnaie de premier choix et qu’aucune autre monnaie y compris le dollar, ne peut rivaliser« . Cette phase a été prononcée par l’ex-directeur de la Fed, Alan Greenspan, fin octobre 2014. Car, tout de même, cette baisse des cours de l’or que reste particulièrement troublante.

Le marché est particulièrement manipulé, la détermination du prix de l’or de Londres étant manipulé par les cinq grandes banques qui participent à ce « fixing » (Deutsche Bank, HSBC, Barclays, Bank of Nova Scotia, et Société Générale).

Par Alexandre Laurent

Alexandre est diplômé de la Normandy School of Business et de l'Université de Perpignan d'une maitrise d'économie en 1995.Alexandre Laurent evolue dans le secteur bijouterie et or d'investissement.

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