De l’audace. Voilà ce qui ressort de cette première collection de bijoux imaginée par Max Jacobs pour Louis Vuitton.
Car le créateur n’a pas hésité à bousculer l’usage traditionnel des matériaux précieux. Taillant les pierres en carré, les perçant de part en part, clouant, laçant, mélangeant cuir et diamants, il donne à la joaillerie classique une nouvelle musique, comme une partition à la Erik Satie.
En juillet dernier, seuls quelques privilégiés avaient pu découvrir ces bijoux. A partir du 23 septembre, ils seront accessibles au grand public, en totalité dans les cinq magasins Vuitton établis hors de France (2) et aux trois quarts à Paris, dans celui de l’avenue Montaigne. Dans ce dernier, quelques pièces parmi les plus spectaculaires ne sont pas encore présentées, dans la nouvelle boutique entièrement rénovée qui comprendra un espace joaillerie bien spécifique.
«Avec cette ligne de bijoux, qui arrive après les souliers, la petite maroquinerie, le textile, les lunettes, le prêt-à-porter et la montre, Louis Vuitton s’affiche décidément comme une marque globale de luxe, elle affirme sa conquête stratégique de nouveaux territoires et sa volonté de se les approprier chacun comme un vrai métier. Après la montre Tambour, en 2002, qui a marqué l’entrée de Vuitton dans le monde horloger avec un produit sophistiqué et crédible réalisé par des ateliers suisses, le même souci de tradition, de qualité et de savoir-faire de la marque depuis 1854 se retrouve ici.»
«Emprise», tel est le nom de cette ligne de joaillerie à vocation pérenne, qui a nécessité deux ans de travail et compte 30 modèles différents, décliné en 110 références et en 3 thèmes séparés, mais néanmoins liés les uns aux autres par des détails caractéristiques et récurrents comme la serrure ou les clous. Le créateur, Marc Jacobs, s’est plongé dans l’univers du malletier pour en extraire les éléments dominants ou incontournables qu’il a ensuite retranscrits sur bagues, bracelets, colliers, boucles d’oreilles, comme autant de représentations symboliques. Pour lui qui se soucie du moindre détail, rien n’est là par hasard : couleurs et formes racontent encore et toujours l’histoire de la célèbre malle d’origine.
Dans le premier thème, le plus haut de gamme, la fleur du monogramme apparaît de manière régulière, pavée de diamants sertis sur or blanc et jaune, ce dernier justifiant sa couleur par les éléments en cuivre empruntés à la traditionnelle malle de voyage. Le deuxième, qui exalte les clous, a obligé les techniciens du bijou à enfoncer ces derniers, reprenant en cela le même travail effectué chez le malletier. Quant au troisième thème, il privilégie les pierres fines, transparentes et colorées en petits cubes, traversés de clous, les revisitant ainsi en mini malles, mais les chargeant aussi d’un certain mysticisme, propre à émouvoir les inconditionnels de Frida Kalho.
Pourquoi Emprise ? A cause des deux interprétations du mot celle qui signifie être sous l’emprise et exalte le côté envoûtant, et celle qui glorifie la notion de liens et d’attachement. » Pas de pièces uniques dans cette collection, mais la complexité de la réalisation et le prix des plus beaux de ces bijoux-colliers (180 000 €) et manchettes (130 000 €) en diamants et liens de cuir, n’ont permis d’en réaliser que cinq exemplaires seulement, qui seront renouvelés au fur et à mesure des ventes. Quant aux autres modèles, ils sont destinés à séduire le plus grand nombre.
Quatre autres bagues méritent une mention particulière : Serties d’un quartz fumé, d’une citrine, d’une améthyste ou d’une aigue-marine de 130 à 140 carats chacune, elles avaient été aperçues aux doigts des mannequins du dernier défilé automne-hiver, comme une mise en bouche de cette collection joaillerie. Les voici elles aussi commercialisées, entre 18 000 € et 45 000 €, sous le nom de «cocktail ring», mais en un nombre d’exemplaires très limité.
22, avenue Montaigne, 75008 Paris. Tél. : 01.45.62.47.00.