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La numismatique est la science des monnaies. Cette définition, d’apparence si simple, nous jette dès l’abord dans un monde de perplexité. Notons, d’entrée de jeu, que le mot même de « monnaie » n’est pas indu dans le nom de la discipline qui a pour objet son étude. La numismatique, provenant du latin « numisma » signifiant « pièce de monnaie », est l’étude des monnaies et médailles. En tant que science auxiliaire de l’histoire, elle est particulièrement utile pour les recherches en histoire antique et en archéologie, notamment pour la datation des sites. En plus de sa finalité scientifique, la numismatique aide les collectionneurs numismates, dont l’intérêt pour l’histoire est souvent secondaire. Les collections de monnaies sont généralement réalisées à des fins de thésaurisation, pour des raisons artistiques, techniques, culturelles ou simplement comme loisir. C’est en répondant aux besoins de ces collectionneurs que la numismatique a développé ses principaux concepts.
La monnaie tire son origine d’un attribut donné par les Romains à leur patronne tutélaire : Juno Moneta. Or, l’étymologie de cette épithète est si obscure que depuis l’antiquité aucune solution satisfaisante n’a pu être donnée au problème qu’elle pose.
Définition de la numismatique.
La numismatique est étymologiquement la science des monnaies. Dans la pratique, son champ d’études est beaucoup plus vaste que cette définition ne permettrait de le conjecturer, car il comprend également tous les monuments monétiformes, c’est-à-dire les dénéraux, les méreaux, les jetons et les médailles. Il importe donc avant tout de montrer la nature des divers objets qui forment la matière de la numismatique.
La monnaie est un morceau de métal de forme, de titre, de poids et de dimensions déterminés, auquel une marque officielle apposée par le pouvoir politique garantit une valeur donnée qui permet de l’échanger contre tous les objets ou contre tous les services que peut désirer son possesseur. C’est une création du clair génie des Grecs qui l’ont inventée au VIIème siècle avant J.-C.; elle s’est répandue dans toutes les parties du monde, au fur et à mesure que la civilisation y a pénétré.
- Les dénéraux sont des poids correspondants à certaines monnaies déterminées. Primitivement, ils furent utilisés dans les ateliers monétaires pour vérifier le poids des pièces au cours de leur fabrication. A partir du XVème siècle, le public s’en servit pour contrôler surtout le poids des monnaies d’or. Les dénéraux sont tantôt ronds, tantôt carrés ; ils portent des inscriptions ou des types qui rappellent ceux des monnaies auxquelles ils correspondent ; dans les temps modernes, ils ont été groupés dans des boîtes en bois pourvues de petites balances et de menus poids destinés à établir l’écart que l’on constate entre le poids normal des monnaies qu’ils représentent et le poids réel des exemplaires, que l’on a en sa possession.
- Les méreaux sont des pièces en métal vulgaire -plomb, étain, cuivre- représentant des sommes à payer, des acquis, constituant des laissez-passer ou des pièces d’identité.
- Les jetons sont primitivement des instruments de calcul qui ont été en usage du XIVème siècle au XVIIIème siècle ; à partir de la fin du XVIème siècle, les jetons officiels changent de nature : ils deviennent de véritables médailles commémoratives des redditions de comptes. Dès lors, ils représentent une certaine valeur intrinsèque qui est celle du métal dont ils sont forgés, et deviennent en quelque sorte des méreaux. Ils ont conservé cette nature au XIXème siècle où ils sont devenus les jetons de présence. Le jeton a pour ainsi dire totalement disparu aujourd’hui : il a été remplacé par des allocations pécuniaires. Il ne subsiste plus que sous la forme de fiches de jeu.
- La médaille est un morceau de métal sans valeur déterminée portant des empreintes destinées à conserver le souvenir d’une personne ou d’un évènement. Aujourd’hui, on donne le nom de plaquette à toute médaille qui n’est pas ronde. Primitivement, c’était un petit bas-relief uniface destiné à la décoration de coffrets, de meubles, de bibelots, etc. La Renaissance nous en a légué un grand nombre. Les plaquettes modernes sont souvent pourvues d’un revers.
Junon l’«Avertisseuse», a-t-on dit, en rapprochant Moneta du verbe monere, et en songeant aux oies du Capitole qui sauvèrent les Romains du danger gaulois : c’est le type même de l’explication légendaire et fantaisiste. Récemment, des savants aventureux ont voulu faire dériver moneta d’un vocable carthaginois ou punique machanath, qui veut dire : « le camp », ou bien ont assimilé Moneta à la déesse de Carthage, Astarté. Nous n’avons pas le loisir d’aller plus avant dans ces discussions. Il demeure qu’à Rome la monnaie était frappée dans le temple, ou aux abords du temple de Juno Moneta, au Capitole.
Mais les Romains eux-mêmes n’appelaient pas la monnaie moneta, ils employaient le terme de nomisna ou de nummus, par quoi ils désignaient primitivement la pièce d’argent équivalant à l’antique livre de bronze, l’as libral.
Dans nos langues modernes, l’incertitude où nous sommes sur la nature de la monnaie est marquée par la variété des termes qui la désignent.
- L’allemand dit Geld, ce qui peut se traduire en français par de l’argent, collectif neutre.
- En anglais, si money correspond à peu près à notre monnaie, currency est intraduisible et signifie toute espèce circulante, de même que l’allemand Wührung.
- L’italien et l’espagnol danaro ou dinero nous rapportent au denier romain, pièce de dix as, dont le bulgare ou le serbe dinar conserve aussi le souvenir.
« Avoir de l’argent », en français, c’est posséder non pas le métal qu’on appelle en espagnol plata, en anglais silver, en allemand Silber, mais de la monnaie, fût-elle de papier, ce qui se disait en latin pecunia (de pecus qui veut dire : troupeau), et en vieux français : « pécune ». « Avoir de la monnaie », « faire de la monnaie », c’est encore avoir ou se procurer des monnaies dites divisionnaires, de petites pièces de peu de valeur. Ces quelques exemples que nous ne multiplierons pas suffisent à indiquer combien est vague dans ses contours la notion même de monnaie.
Histoire de la numismatique
Le premier texte consacré à la monnaie sous un angle numismatique est « De Asse et partibus ejus », centré sur les monnaies romaines et « Libellus de moneta graeca » de Guillaume Budé, paru en 1514. « De Asse » fut traduit en français sur demande de François Ier et en italien. Au XVIe siècle, des catalogues de monnaies antiques furent publiés, mais souvent mêlés d’erreurs et de faux. Ce n’est qu’après le milieu du XVIIe siècle que l’étude numismatique gagna en rigueur grâce aux progrès de la connaissance de l’Antiquité romaine.
Le premier périodique numismatique, « Blätter für Munzkunde », parut en Allemagne (1834-1844). En France, la « Revue numismatique » fut fondée en 1835 par Louis de la Saussaye et Étienne Cartier. Au Royaume-Uni, John Young Ackerman fonda en 1836 « The Numismatic Chronicle ». Aux États-Unis, l’American Numismatic Association (ANA) fut fondée en 1891, avec George F. Heath publiant « The Numismatist » dès 1888, toujours le journal de l’ANA.
Les premières études portaient principalement sur les monnaies antiques avant de s’étendre aux monnaies féodales et, vers la fin du XIXe siècle, à toutes les monnaies et époques. La première étude sur le dollar américain parut en 1899. Des scientifiques comme Gustave Ponton d’Amécourt et Joachim Lelewel modifièrent durablement la perspective.
En France, Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu (1905-1995), directeur de recherche au CNRS, révolutionna l’étude des monnaies gauloises en établissant des séries de coins par la méthode de la charactéroscopie.
Les métaux utilisés en numismatique.
Les définitions que nous avons données des monuments numismatiques établissent que ceux-ci sont frappés ou coulés en divers métaux. Il convient donc de dire un mot de ceux qui entrent en ligne de compte.
Trois d’entre eux sont dits métaux nobles à cause de leur éclat, de leur inaltérabilité à l’eau et à l’air, et de leur rareté relative. Ce sont l’or, l’argent et le platine.
Métaux précieux utilisés en numismatique.
- L’or se trouve à l’état natif sous forme de pépites et de paillettes, parfois il est associé au quartz et à la pyrite. Il est inaltérable à toute température en présence de l’oxygène de l’air et de l’eau, et n’est attaqué que par l’eau régale dans laquelle il se dissout. Beaucoup de monnaies d’or, à la fin du moyen âge, ont été « lavées » par ce procédé pour leur enlever une couche d’or uniforme.
- L’or se rencontre parfois allier naturellement à l’argent. On appelle cet alliage électrum ou or vert. L’électrum renferme de 73 à 98% d’or. Les Grecs d’Asie Mineure ont beaucoup utilisé cet alliage.
L’argent est rarement exploité sous forme de métal. Certaines mines américaines le livrent en plaques minces et en rameaux rappelant les feuilles de fougère. Ordinairement on l’exploite sous forme de sulfures, arséniures, séléniures, etc. On l’extrait aussi du plomb, avec lequel il est d’ordinaire en combinaison.
Le platine est le plus pesant des métaux ; gris pâle, ductile, inaltérable. Il se rencontre dans les sables de l’Oural. Il a servi à la frappe de monnaies en Russie entre 1828 et 1845, et à la frappe de médailles.
Alliages à base de cuivre utilisés en numismatique.
Le cuivre existe à l’état natif en Amérique du Nord en coulées de masses filiformes. En Europe, il se présente sous forme de sulfures, d’oxydes et de carbonates. Il se réduit aisément par le charbon. Le cuivre est fort employé en alliage, pour durcir d’autres métaux. En le prenant comme base on fabrique les alliages suivants :
- Le bronze qui renferme 8 à 12% d’étain. Parfois, on y ajoute quelques pour-cent de plomb, ce qui le rend plus mou et en diminue la qualité.
- Le laiton ou similor, alliage de 80-88% de cuivre et de 20-23% de zinc.
- Le chrysocale, alliage de 86-88% de cuivre, 8-6% de zinc et 6% d’étain.
- Le maillechort, alliage de 50% de cuivre, 18.75% de zinc et 31.25% de nickel.
- Le cupronickel, alliage de 75% de cuivre et de 25% de nickel.
- Le bronze d’aluminium qui a été expérimenté, mais pour lequel on n’a pas encore trouvé de formule satisfaisante.
Autres métaux utilisés en numismatique.
- Le zinc, bien qu’il n’ait pas été connu des anciens, a été utilisé par eux pour fabriquer le laiton qu’ils appelaient orichalque, en laissant fondre ensemble du cuivre et de la cadmie, minerai de zinc. Le zinc sert de nos jours à battre des monnaies de nécessité.
- L’étain, métal mou à reflets jaunâtres, est surtout utilisé dans les alliages. Il ne s’altère que superficiellement à l’eau et à l’air. Il est rarement utilisé comme métal monétaire à cause de son peu de résistance, mais il a servi à fabriquer des méreau.
- Le plomb, métal très lourd, gris bleuâtre et malléable, mais mou. Il est surtout utilisé dans les alliages. Les rois de Numidie ont émis des monnaies de plomb.
- Le nickel, métal blanc à reflets gris, très ductile, mais inerte et difficile à travailler. Il a été adopté, à cause de sa grande résistance à l’usure, pour la fabrication des monnaies d’appoint et des monnaies fiduciaires, soit pur, soit sous forme de cupro-nickel.
- Le fer, métal très répandu dans la nature, qui s’oxyde très rapidement. Il existe quelques monnaies grecques en fer, pour Argos et Tégée. Le fer a servi pour frapper des monnaies de nécessité en Allemagne et en Belgique de 1914 à 1918.
- Le billon, alliage de cuivre, d’étain, de plomb et d’un peu d’argent qui, au IIIème siècle, replaça l’argent romain. Au moyen âge on a donné le nom de billon à l’argent que l’on portait aux monnaies, qu’il se composât de pièces démonétisées ou d’autre métal, et quelque en fût le titre.
- Le potin est un métal factice, cassant, fabriqué avec les lavures de la fabrication du laiton, du plomb, de l’étain ; on y trouve aussi quelques traces d’argent. Le potin a été monnayé à Alexandrie et par les Gaulois.
Types et légendes en numismatique.
Les types.
Les types des monnaies et de tous les monuments monétiformes sont extrêmement variés en numismatique. Les plus anciens sont des motifs géométriques, des représentations d’animaux, de plantes, d’êtres fabuleux tels que le sphinx et le griffon, de dieux, ainsi que d’attributs de ces derniers (se reporter aux articles sur les divinités Greco Romaines). Déjà chez les Grecs ces motifs acquièrent un caractère héraldique.
A partir du règne d’Alexandre le Grand, le portrait devient le principal type monétaire. En Grèce, on rencontre généralement la tête seule. On la retrouve aussi dans les séries romaines, et, de nos jours, elle est presque exclusivement adoptée partout.
Le buste, rare chez les Grecs, est très fréquent dans la série romaine et dans les temps modernes. Le buste confère à l’effigie un caractère de majesté.
Rares sont les représentations en pied : la monnaie ne s’y prête guère, mais des princes et des évêques sont figurés assis. D’ordinaire, l‘effigie est unique. Parfois il y en a deux. On peut rencontrer des portraits conjugués comme c’est le cas pour certaines pièces des Ptolémées.
- Elles peuvent être affrontées comme sur une monnaie d’Octavie et de Néron, et comme se plaira à la fin du XVIIIe siècle Th.Van Berckel à disposer les bustes de nos gouverneurs généraux sur des jetons.
- Elles peuvent être adossées, ainsi que c’est le cas pour les têtes d’Auguste et d’Agrippa sur les monnaies de Nîmes.
- Elles peuvent enfin se trouver juxtaposées, ainsi que cela se voit beaucoup sur beaucoup de sous d’or byzantins.
Les monnaies grecques et romaines comportent beaucoup d’éléments relevant de la mythologie. Le christianisme fit disparaître peu à peu ce décor. Sur les monnaies romaines, à partir du IVe siècle après Jésus-Christ, apparaissent le chrisme et le labarum. Les Byzantins y introduisent l’image du Christ et celle de la Sainte Vierge. Sous les Carolingiens, la croix règne sur les monnaie, et s’y maintiendra pendant tout le moyen âge. Les saints y paraîtront à leur tour en tant que patrons et protecteurs choisis par des princes, des évêchés, des abbayes. Des reliques et des reliquaires les accompagnent.
Nous avons vu que, déjà chez les Grecs, toutes sortes de motifs avaient acquis la valeur d’armoiries. Les armoiries proprement dites apparaissent sur les monnaies à partir du XIIIe siècle et, au cours des âges acquièrent une importance de plus en plus grande. Tantôt elles occupent le droit, tantôt le revers. Au XVIIIe siècle, elles prennent une importance extraordinaire; les blasons se font de plus en plus compliqués ; ils envahissent le champ tout entier.
On rencontre aussi sur les monnaies toutes espèces d’édifices. Dès l’antiquité, monuments, temples, statues, ports, forteresses, villes, fournissent matière à donner aux espèces un caractère distinctif permettant de les identifier aisément. Enfin, on peut y relever toutes sortes de manifestations de l’activité sociale : conclusion de traités, scènes de la vie publique, épisodes militaires, etc.
Les légendes.
Les monnaies sont d’ordinaire munies d’une inscription. C’est la légende ; celles qui en sont privées sont dites monnaies muettes ou anépigraphes.
Les légendes sont d’ordinaire dans la langue du pays ; cependant la langue latine s’est maintenue longtemps après le développement des langues modernes : elle continua d’être utilisée jusqu’à la fin de l’ancien régime. Les toutes premières inscriptions en langue française apparaissent au cours du XIe siècle. Ordinairement, les monnaies sont monolingues. La suite des lettres se développe en courbe parallèle au bord, sur une ou plusieurs lignes concentriques, ou est disposée en encadrement du type, de façon à obtenir un effet décoratif.
Les lettres sont parfois liées ; elles peuvent aussi s’unir pour former des monogrammes d’aspect plus ou moins décoratif, ainsi que cela se présente sur les monnaies carolingiennes et les imitations de celles-ci. La longueur des légendes et le peu d’espace dont disposaient les graveurs ont incité ceux-ci à recourir fréquemment à des abréviations dès les temps les plus anciens. Ces abréviations sont identiques à celles que l’on rencontre en paléographie.
- Au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, on a abusé, surtout en Allemagne, des abréviations par suspension, ce qui rend la lecture extrêmement difficile. Il est souvent nécessaire de recourir à des ouvrages spéciaux pour pouvoir les résoudre.
- Le moyen âge et les temps modernes ont introduit parmi les légendes des devises et des invocations. Ces devises sont tantôt empruntées à la Bible et aux livres liturgiques, tantôt ce sont celles qui accompagnent d’ordinaire les armoiries. Les invocations placent la monnaie sous la protection de Dieu, du Christ ou des saints. Petit à petit, elles ont été reléguées sur la tranche d’où elles tendent à disparaître aujourd’hui. Les pièces de 5 francs belges en argent à 900 millièmes portaient encore sur la tranche Dieu protège la Belgique. Les mêmes pièces de 20 francs en argent à 650 millièmes n’ont plus que le mot Belgique trois fois répété.
Comment devenir Numismate?
La numismatique est la science des monnaies et médailles. Elle est une branche de l’histoire et un élément très important de l’archéologie. Elle est aussi une passion de nombreux collectionneurs et marchant de monnaie en or, argent ou métaux non précieux.
Vivre de la numismatique: vente ou académie?
80.000 français collectionnent des monnaies en France. La numismatique est avant tout une passion mais peut se révéler un bon placement sur le long terme. Les échos.
Pour vivre de la numismatique, il existe soit la possibilité d’entrer dans la vente de pièce de monnaie soit la possibilité de la recherche universitaire. Le métier de vendeur se pratique principalement en tant qu’indépendant tenant une boutique. La majorité des numismates sont des autodidactes qui ont une passion pour le métier et apprennent grâce à des lectures et à l’expérience. Le bondy blog propose un excellent portrait d’un numismate.
Recherche académique.
Dans le domaine académique, la Sorbonne dispose notamment de cours de numismatique et ceux-ci sont en liés aux chaires de grec, latin, histoire ou archéologie des différentes universités. La Bibliothèque nationale de France poursuit également des programmes subventionnés de recherche en numismatique. La recherche en numismatique implique de nombreux chercheurs allant des historiens aux archéologues. La SENA en France regroupe de nombreux professionnel et édite également les Cahiers Numismatiques.
Les outils du numismate.
Quels sont les outils du numismate? Un grattoir, une loupe, un classeur… pour connaître les 5 outils du numismate.
Les outils du numismate – 5 outils pour pratiquer la numismatique?
La numismatique peut très bien ce pratiquer sans outils, mais après un certain temps, on peut être tenté d’acquérir certains outils qui aident à la poursuite de cette passion. Les professionnels bien sûr utilisent certains de ces outils.
Voici donc 5 outils utiles pour les numismates professionnels ou occasionnels:
1) Les outils de stockage
Plus votre collection grandit et plus la question du stockage et de la classification devient importante. Il existe de valisettes, mallette ou classeur qui permettent de stocker vos pièces de monnaie. Il faut en effet impérativement éviter de les laisser pêle-mêle car cela peut provoquer de la corrosion. Voici quelque suggestions de stockage, personnellement je préfère les système de classeurs. Si vous aimez transporter vos collection, les mallettes peuvent également être utiles.
2) Les loupes et autres outils d’agrandissement
Les pièces de monnaie étant généralement de petit taille, les loupes sont toujours très utiles pour lire les différents détails d’une pièce de monnaie. Entre une simple loupe optique au modèle électronique, il y en a pour tous les goûts. Le but principal reste de pouvoir lire les inscriptions. Le plus simple est d’avoir une loupe de bijoutier qui est parfaitement adaptée à la numismatique.
3) Les détecteurs de métaux
Pour les numismates de salon, pas besoin de détecteur de métaux. Par contre pour les numismates explorateurs, il s’agit d’un outil indispensable. Il s’agit généralement d’un investissement conséquent, il est donc bien de se renseigner par avance sur des sites propices à la recherche. Toutes les régions d’occupation romaine sont toujours un bon point départ. Les plages sont également adaptées aux débutants car elles permettent de se familiariser avec la technique de recherche et il est très facile de creuser le sable. Cependant, les découvertes sur une plage ne seront pas toujours d’un intérêt numismatique prépondérant.
La marque Garrett est le leader du marché des détecteurs de métaux et les prix vont de 170-200€ pour les modèles les moins cher jusqu’à presque 1000€. Il existe même des modèles sous-marins étanches. Quelques modèles ci-dessous pour se faire une idée.
4) Les grattoirs
Pour enlever la corrosion des pièces anciennes, rien de tel qu’un grattoir. Il existe de grattoirs professionnels en laiton et autre matériaux. Mais le plus simple est d’utiliser un cure-dent, voyez la démonstration dans la vidéo au bas de la page. Un pinceau à poil très durs peut aussi s’avérer utile pour les travaux plus délicats.
5) Des ouvrages de référence
Absolument essentiel pour tout numismate, il vous faut quelque ouvrage de référence. Bien sûr internet offre également toute une série de référence mais rien de tel qu’un livre encyclopédique.
Collections et collectionneurs célèbres
Depuis la Renaissance, il était courant pour les personnes aisées de posséder un cabinet des monnaies. Vers 1560, environ 200 cabinets de médailles existaient en France, autant aux Pays-Bas, plus de 380 en Italie et 175 en Allemagne. Parmi les collectionneurs célèbres de cette époque, on trouve Pétrarque, les Médicis, le pape Paul III, la reine Christine de Suède, Charles VI du Saint-Empire et Bartolomeo Borghesi. Le roi d’Angleterre George III était particulièrement passionné, partageant cet intérêt avec son chirurgien William Hunter, dont les collections sont à la base du fonds numismatique du musée de Glasgow, tandis que celles de John Hunter et Hans Sloane ont contribué au fonds du British Museum.
Plus récemment, les rois Carol Ier de Roumanie, Victor-Emmanuel III d’Italie, Farouk d’Égypte et le prince Rainier III de Monaco étaient également connus pour leurs collections numismatiques.
Les collections prestigieuses de ces monarques ont souvent constitué la base des fonds patrimoniaux des grands musées spécialisés en numismatique. Parmi ces institutions, on trouve le Cabinet des médailles de la bibliothèque nationale de France (500 000 objets), le musée numismatique d’Athènes (600 000 objets), le Cabinet des monnaies et médailles du musée de Dresde (300 000 objets), le cabinet des monnaies du musée d’histoire de l’art de Vienne (700 000 objets), le département des monnaies et médailles du British Museum (1 000 000 objets) et le département numismatique du Musée de l’Ermitage (1 125 000 objets).
La numismatique n’est pas la science « de la monnaie », c’est la science « des monnaies ».
Et ici intervient un concept nouveau. Si la monnaie désigne tout instrument d’échange, quel qu’il soit, et si l’on peut dire, de ce point de vue, qu’une économie sans monnaie n’a jamais existé, que l’usage d’une monnaie quelconque s’est institué dès l’origine des sociétés humaines, les monnaies sont des objets de caractère bien déterminé, des morceaux de métal munis d’une empreinte ou d’un type, qui apparaissent à une date précise, à la fin du VIIIe siècle ou au début du VIIe siècle avant notre ère.
Il en résulte que si l’histoire de la monnaie ressortit à la science économique, ou si l’on veut, à l’ethnographie, la numismatique, en toute rigueur est une science qui s’attache non pas à des phénomènes sociaux –du moins pas directement – mais à des objets. Par-là, elle est une auxiliaire de l’archéologie. Or, il n’est pas de manuel de numismatique qui ne commence par une introduction sur les systèmes d’échanges primitifs, sur les formes archaïques de la monnaie.
Nous dirons que la numismatique outrepasse alors son domaine propre, par un abus bien excusable, mais par un abus. La monnaie, du point de vue numismatique, et dans le sens étroit, c’est un instrument d’échange spécialisé dans sa forme et dans ses fonctions. Dans un article tel que celui de Regling, intitulé Geld (Realexikon der Vorgeschichte), il n’est pas question de monnaie frappée, de monnaie, au sens numismatique.
Le champ de la numismatique ainsi strictement circonscrit demeure immense parce que, comme nous le verrons, la monnaie revêt dans l’antiquité surtout, et même dans les temps modernes, des aspects infiniment variés, qui lui permettent d’apporter son témoignage sur quantité d’activités humaines fort différentes.
Selon le point de vue où l’on se place pour la considérer, elle est une mine de renseignements sur l’histoire des religions, des mœurs, de l’art, des rapports sociaux ou commerciaux sur la civilisation, sur la politique.
On tiendra compte dans l’étude des monnaies de leurs caractères intrinsèques et des circonstances extrinsèques qui les ont mises à notre portée.
Notons d’abord que leur substance même, métal précieux : électrum, or, argent vil comme le bronze (sans parler du platine ou du nickel qui n’apparaissent que de nos jours) inaltérable dans le premier cas, ou du moins très résistant, sa multiplication qui répète les exemplaires d’un même type parfois en très grand nombre, autorisent une restitution exacte du passé plus qu’il n’est donné dans tout autre domaine de l’archéologie. S’il ne nous reste guère que des plans de villes ou des ruines de temples, reconstitués à grand peine au cours des fouilles, des débris ou des copies tardives de statues antiques, si toute une partie de la littérature des Anciens est perdue pour nous, on peut affirmer que la quasi-totalité des émissions monétaires est aujourd’hui dans nos médailliers, et le plus souvent sans altération. La darique avec laquelle Xerxès payait la solde de ses mercenaires, le décadrachme de Marathon, les deniers qu’avait dans sa bourse un contemporain de Cicéron, les sesterces qu’a laissé tomber au cours d’un combat un garnisonnaire de Doura Europos, sont entre nos mains, tels qu’il y a des centaines ou des milliers d’années.
Les caractères intrinsèques de la monnaie sont donc la qualité de ce métal qui constitue son corps, et sinon sa forme qui, dans l’antiquité est indifférente ou fortuite, dépourvue de cette rigueur qu’affecte aujourd’hui le flan monétaire, du moins son poids, son type, d’abord minuscule, puis qui se développe en une exubérante floraison : animaux, figures humaines, divinités, portraits, scènes allégoriques ou descriptives, son rang dans une hiérarchie de valeurs, les détails techniques de sa fabrication.
La cote et les valeurs numismatiques.
La numismatique (ou numismatie) est la science des monnaies. La cote et les valeurs numismatique sont-elles réelles ou fictives ? Elle est particulièrement utile pour les recherches en histoire ancienne (romaine et grecque). La collection de monnaies a été pratiquée depuis l’antiquité, mais les premières collections parvenues jusqu’à nos jours datent du XVIIe siècle. Le collectionneur de pièces de monnaie est appelé numismate.
La valeur des pièces de monnaie dépend de son origine, de son état de conservation, de son métal et surtout de l’offre et la demande. Cette page s’adresse aux numismates qui veulent connaître la valeur des pièces de monnaie françaises anciennes et récentes ( 1789-1999 ) qui désire une estimation des pièces de monnaie. Le numismate connaîtra la valeur des pièces de monnaie et y trouvera des informations historiques et quelques conseils, par exemple : sur sa collection de pièces de monnaie, sur l’histoire des pièces … Le numismate débutant à souvent à connaître la valeur des pièces de monnaie surtout lorsqu’il possède une collection de pièces de monnaie en euros pieces, mais il existe différents types de monnaie ou la valeur des pieces de monnaie peut varier en fonction de son histoire de son origine avec une dissociation bien entendu d’autres critères. Je ne rentrerai pas dans ces détails car chaque pièce est différente, mais il est intéressant pour un numismate amateur de s’intéresser aux pièces anciennes, de faire des recherches sur leurs histoires et de leurs origine.
Vous pouvez faire estimer la valeur des pièces de monnaie.
La numismatique est un passe temps intéressant. Au fur et à mesure que votre collection s’accroît vous verrez que ce passe temps vous apportera non seulement la satisfaction de posséder des pièces rares, mais vous vous apercevrez très rapidement que chaque pièce est unique avec son histoire qui lui est propre. Je vous encourage vivement à persévérer dans cette discipline. Il faut savoir aussi que les pièces en or peuvent êtres une valeur refuge face à la valeur monétaire du pays, notamment en temps de crise, l’euro peut s’effondrer, mais l’or restera toujours une valeur sûre. La valeur des pièces de monnaie en or connaît de surcroît actuellement une hausse du cours en raison d’une pénurie du métal en or.
La monnaie qui fait partie intégrante de la numismatique matérialise pour son détenteur la croyance en une valeur d’échange, les valeurs sont alors fictives, la cote n’existe pas encore. Un crédit supposé et donc en contrepartie, la dette potentielle de quelqu’un ou de quelques uns d’autre. Certains groupes humains furent amenés à produire des excédents, et donc à posséder et accumuler des biens. Ils pouvaient donc s’en séparer pour en acquérir d’autres dont ils avaient besoin, qu’ils estimaient nécessaires ou qu’ils désiraient. La monnaie remplaça le troc. La monnaie (souvent du sel, avant d’être des morceaux de métal fondus) représentait la dette contractée par l’acheteur auprès du vendeur pour l’achat d’un bien. Avec cette « reconnaissance de dette » le vendeur pouvait – là où avait cours la monnaie – acquérir un autre bien, un service ou autre chose ailleurs et à un autre moment que lors du troc. La monnaie reçue lors d’une opération économique ou commerciale ne valant que par la possibilité d’être acceptée par un grand nombre d’utilisateurs. Mais pour être « valable », une monnaie devait avoir des valeurs d’échanges ou être « garantie », cote plus ou moins supposée exacte (exactement comme un garant ou une caution pour un prêt). La cote numismatique commença tout doucement à prendre sa place. Des billets furent émis qui représentaient une contrepartie en or. Car pour ainsi dire partout l’or pouvait être reçu en échange. Comme seules les banques (après les villes, seigneurs, guildes et autres groupes humains) reçurent le privilège d’émettre des billets. La cote numismatique est née. On parla alors de valeurs numismatique, (la banque centrale à partir du XVIIIe siècle en Angleterre et les banques en France (sous Napoléon) devaient posséder pour chaque billet émis la garantie en or. L’accroissement de la masse monétaire ainsi permis facilita la croissance économique. Mais un tel monopole garanti par l’État allait permettre de se passer de la garantie or. Subissant une crise économique il fut décidé de « libérer » la monnaie de sa garantie or. Cela permit aux États occidentaux de pouvoir émettre plus de monnaie qu’il n’existait de contrepartie physique à celle-ci. Ils pallièrent ainsi la crise économique en endettant les citoyens. En règle générale, chaque pays donne un monopole à une seule monnaie, contrôlée par une Banque centrale d’État, bien qu’il existe des exceptions. Plusieurs pays peuvent utiliser le même nom, chacun pour sa propre monnaie (par exemple franc français, belge, suisse, CFA), plusieurs pays peuvent utiliser la même monnaie (par exemple l’euro) ou bien un pays peut déclarer que la monnaie d’un autre pays a cours légal (souvent le dollar).
Gradation en numismatique.
En numismatique, le plaisir visuel qu’inspire une monnaie est souvent l’élément le plus important pour le collectionneur. C’est également, en dehors de sa rareté historique, le principal élément qui fixe le prix d’achat et de vente. A cette fin, les numismates professionnels utilisent un système de gradation, plus ou moins universel, afin d’évaluer l’état de conservation d’une monnaie.
Bien entendu, les degrés d’exigences varient quelque peu selon les grands types monétaires. La notion de degré d’usure d’une monnaie romaine n’est pas exactement la même que celle qu’une monnaie moderne frappée mécaniquement.
- B : Beau. Exemplaire présentant une usure importante mais encore parfaitement identifiable.
- TB : Très beau. Exemplaire présentant des traces de circulation mais dont les légendes et les décors sont encore bien nets.
- TTB : Très très beau. Exemplaire aux reliefs bien définis et d’aspect plaisant.
- SUP : Superbe. Exemplaire quasiment sans traces d’usure à l’exception des détails les plus en reliefs. Une partie du brillant d’origine doit encore être présent.
- SPL : Splendide. Exemplaire aux reliefs impeccables, sans trace de circulation et ayant conservé une importante partie de son brillant d’origine.
- FDC : Fleur de coin. Exemplaire quasiment sans défaut, avec l’intégralité de son brillant de frappe.
Les états intermédiaires sont soulignés par des +. Ainsi, un grade en TTB+ désigne un exemplaire proche de l’état superbe mais présentant de légers défauts l’empêchant d’y accéder
Description et classification des monnaies.
L’identification des monnaies, le déchiffrement de leurs légendes, leur classement dans les médailliers selon l’ordre géographique et chronologique, tout cela a fait l’objet, surtout depuis la Renaissance, des préoccupations des humanistes. Leur description a abouti à l’établissement de vastes inventaires. C’est en s’appuyant sur ceux-ci que l’on a pu rédiger des traités dont celui du savant autrichien Eckhel, Doctrina numorum veterum, à la fin du XVIIIe siècle, demeure l’exemple, tandis que la Description des médailles antiques de Mionnet (1819-1839) est toujours d’une consultation courante. Le Traité des monnaies grecques et romaines d’Ernest Babelon comprend deux parties, la description historique, poussée jusqu’à Alexandre et la Théorie et Doctrine, dont le premier volume seul paru, contient avec une « anatomie de la monnaie», une histoire de la science numismatique Un manuel comme celui de V. Barclay Head, Historia numorum est le bréviaire des numismates. On peut y Joindre les Greek coins de C. T. Seltman, les Roman coins de H.Mattingly, qui ont succédé au Handbook of greek and roman coins de C. F. Hill, et le Handbuch sur Münzkunde der römischen Kaiserzeit de Max Bernhart.
Outre les ouvrages de tout genre consacrés à tel ou tel aspect de la question, outre d’innombrables monographies, les cabinets de Londres, de Berlin, de Paris, (Rois de Syrie, Perses achéménides, par E.Babelon), ont entrepris la publication de catalogues exhaustifs de tout ou partie de leurs fonds. Seul le British Museum, après plus d’un demi- siècle d’efforts soutenus est parvenu à achever sa tâche. Les collections particulières ont suivi avec un succès plus facile, les mêmes errements, citons les catalogues de la collection de Luynes, de la collection Weber, de la collection Jameson, de la collection de Nanteuil. Puis, à cette conception du catalogue a succédé celle du corpus embrassant tous les documents numismatiques relatifs à telle région dispersés dans tous les dépôts publics ou privés. C’est là le plan adopté par l’académie de Berlin pour les monnaies de la Grèce du Nord. Pour les monnaies d’Asie mineure nous disposons du Recueil de Waddington, E. Babelon et Th.Renach. Plus récemment, au catalogue descriptif a succédé la publication de planches photographiques accompagnées d’un texte réduit à sa plus simple expression ; c’est la méthode déjà suivie par Svoronos pour les monnaies d’Athènes.
La description des monnaies en numismatique.
Tous les monuments numismatiques présentent une conformation commune. Le morceau de métal dont ils sont faits se nomme flan avant qu’il ait reçu l’empreinte.
Toute pièce a deux faces qui sont les parties planes, et une tranche qui est constituée par son épaisseur. La face qui a reçu l’empreinte principale est le droit ; on trouve parfois pour désigner le droit le mot avers ; l’emploi de ce dernier doit être évité parce que le sens est amphibologique. La seconde face s’appelle le revers. Lorsqu’il n’a pas reçu d’empreinte, le revers est dit vierge.
Chaque face présente un champ dans lequel on trouve le type, les inscriptions, et divers motifs accessoires qui n’y figurent pas nécessairement.
- Le type est le motif principal de l’empreinte ; il peut reproduire les objets les plus variés ou des représentations humaines. Il peut être gravé soit en relief, ce qui est le cas le plus fréquent, soit en creux ; il est alors dit incus.
- Les inscriptions sont destinées à faire connaître la nature de la pièce ou son usage, à expliquer le type qu’elles accompagnent. Elles servent aussi à commémorer des personnes ou des événements. Elles peuvent se placer soit sur une ou plusieurs lignes parallèles au bord de la pièce, soit directement dans le champ où elles permettent d’obtenir des effets décoratifs par une judicieuse disposition de leurs différentes parties.
Le champ est parfois limité par des filets, soit linéaires, soit perlés. Sur celui des monnaies on trouve encore des différents monétaires destinés à indiquer de quel atelier les pièces sont sorties, et parfois les marques des maîtres de la monnaie. Les différents monétaires sont des plus variés ; chez les Grecs et le Romains, ce sont des lettres ou des groupes de lettres; la France du moyen âge a utilisé de préférence les points secrets qui se plaçaient sous une lettre convenue de la légende; plus tard, on se servit des lettres; les Pays-Bas ont employé des motifs héraldiques empruntés aux blasons locaux : main coupée (Anvers), petit lion (Gand, Namur), tête d’ange (Bruxelles), etc.
Les marques des maîtres de la monnaie apparaissent chez les Grecs sous forme de petits sujets placés dans le champ à côté du type principal. Dans les temps modernes, on a adopté des symboles comme un croissant de lune, une étoile, une corne d’abondance, etc. (Se reporter aux marques des graveurs généraux français).
Et ce n’est pas tout, on rencontre encore parfois les marques d’émission : au moyen âge, au temps où les princes tarifaient leurs espèces à leur guise et où ils en diminuaient de la même manière la valeur intrinsèque, il était indispensable de connaître les exemplaires des diverses émissions d’une même monnaie parce que celles-ci possédaient des valeurs diverses ; dans ce but, on variait les signes qui servaient à séparer les mots : un, deux ou trois points superposés, des croisettes, etc.
Quand le type comporte une ligne de terre, l’espace compris entre le bord de la pièce et cette dernière s’appelle exergue.
La tranche peut être lisse ou recevoir un cordonnage ou des cannelures destinées à la défendre. Le même but est atteint si on y grave en creux ou en relief des inscriptions. Toutes les monnaies jusqu’à l’invention de la frappe mécanique au XVIe siècle ont la tranche lisse. Il y a une curieuse exception à signaler : aux temps de la République Romaine la tranche de certains deniers est découpée en dents de scie. Ce sont les serrati. On croyait que ce découpage empêchait la fabrication des deniers fourrés que les Romains avaient coutume d’introduire légalement en certaine quantité dans leurs émissions.
La saillie du bord de certaines monnaies et médailles destinée à protéger le type contre l’usure quand la pièce est posée à plat, s’appelle listel. Ordinairement, les monnaies sont planes. Le moyen âge en a connues qui sont concaves à l’une des faces et convexes à l’autre. Ce sont les monnaies scyphates que l’on rencontre pendant les derniers siècles de l’empire byzantin.
Les monnaies sont parfois unifaces. Dans ce cas, lorsqu’elles sont très minces, elles portent le nom de bractéates. Le monnayage des bractéates a fleuri tout particulièrement en Thuringe et en Saxe à la fin du moyen âge. Le module est la mesure du diamètre de la pièce. Il s’exprime en millimètres. Dans les ouvrages anciens, particulièrement lorsqu’il s’agit de monnaies antiques, le module est indiqué au moyen de l’échelle de Mionnet.
Le module des plaquettes modernes s’obtient en en mesurant la diagonale, ou, s’il s’agit d’une plaquette tout à fait irrégulière, la plus grande des diagonales. Les variations de teinte que l’on observe lorsque l’on se trouve en présence de monnaies d’or et d’argent différentes, proviennent du degré de pureté plus ou moins grand du métal. C’est pourquoi il importe de connaître le titre des monnaies, c’est-à-dire la proportion d’alliage d’argent et de cuivre ajouté à l’or, la proportion d’alliage de cuivre que renferme l’argent. Primitivement les monnaies étaient frappées dans le métal tel que le produisaient les mines. Au cours des âges on y a ajouté du cuivre pour économiser le métal précieux et rendre celui-ci plus résistant. Le titre de l’or s’exprimait sous l’ancien régime en carats. L’orfèvrerie moderne a conservé cet usage. L’or pur est dit à 24 carats. Le carat se subdivise en 24 parties.
Le titre de l’argent se formulait en deniers. L’argent pur était dit à 12 deniers de 24 grains. Les monnaies étaient parfois fabriquées au moyen âge en partant de l’argent-le-roi, qui comportait 23/24 d’argent et 1/24 cuivre. Celui-ci était alors pris comme fin. Depuis l’introduction du système décimal, le titre, tant pour l’or que pour l’argent, se calcule en millièmes.
Équivalence états de conservation numismatiques en Europe.
Il existe différentes méthodes de classement des pièces suivant les pays.
Voici un tableau récapitulatif des états de conservation :
FRANCE | Caractéristiques | ALLEMAGNE | ROYAUME-UNI | ITALIE | ESPAGNE | |
AB : Assez beau | Usure très importante, inscriptions peu/pas visibles | GE : Gut erhalten | G : Good | — | — | |
B : Beau | Usure importante, inscriptions peu visibles | SGE | VG : Very good | B | BC | |
TB : Très beau | Usure normale, inscriptions nettes | S : Schön | F : Fine | MB | BC+ | |
TTB : Très très beau | Peu d’usure et beau relief | SS : Sehr schön | VF : Very fine | BB | MBC | |
SUP : Superbe | Très peu d’usure, peu de traces de circulations | VZ : Vorzüglich | EX : Extremely fine | SPL | EBC | |
SPL : Splendide | Pas d’usure à l’oeil nu, quelques marques de manipulation | FSt | MS : Mint state | – | SC | |
FDC ou BU: Fleur de coin ou Brillant Universel | Aucune trace de circulation, brillant d’origine, comme neuf | UNZ : Unzirkuliert St : Stempelglanz | UNC : Uncirculated | FDC | FDC | |
FB ou BE: Flan bruni ou Belle Epreuve | Comme FDC + surface brillante, relief mat (frappe avec coins polis et neufs) | PP : Polierte Platte | PRF : Proof | FS | — |
L’échelle de Sheldon est utilisé au États-Unis où le marché numismatique exige plus de précision, l’échelle est divisé entre 1 et 70. Une monnaie gradée 70 est théoriquement dans un état 70 fois meilleure qu’une monnaie gradée 1.
Voici un tableau d’échelle des raretés :
Indice | Etat de rareté | Effectifs connus |
R-1 | Courant | >10 001 |
R-2 | Assez courant | 1001-10 000 |
R-3 | Peu courant | 200-1000 |
R-4 | Très peu courant | 76-200 |
R-5 | Rare | 31-75 |
R-6 | Très rare | 13-30 |
R-7 | Extrêmement rare | 4-12 |
R-8 | Rareté insigne | 1-3 |
L’état des pièces d’or:
-Fleur de coin (FDC 65-70). Se dit d’une pièce parfaite (sans rayures, ni usures, ni traces de choc) qui n’a pas circulé et qui a conservé son velours. Cet état est extrêmement rare, car même les pièces qui n’ont pas circulé mais qui ont été transportées dans des sacs ont subi des chocs. Réservées aux collectionneurs ces pièces ne sont pas considérées comme un investissement (prime très élevée).
Il importe pour le collectionneur de savoir apprécier les états de conservation. Voici quelques indications pour aider à l’estimation des pièces rencontrées :
- « Beau » indique beaucoup d’usure, mais toute inscription doit être lisible. (Codification : B de 6 à 14 en France ; G6 aux U. S. A. ; VG en Angleterre ; SGE en Allemagne ; B en Italie ; BC en Espagne)
- « Très beau » indique une usure normale : tout le relief et toute inscription sont clairs et la pièce n’a pas de coup sur la tranche ni de rayures sur le flan. (Codification : TB de 15 à 39 en France ; F15 aux U. S. A. ; F en Angleterre ; S + en Allemagne ; MB en Italie ; BC + en Espagne)
- « Très très beau » indique que le relief de la pièce est complet et clair, et que la pièce, elle-même, a peu d’usure, qu’elle est propre et sans défaut. (Codification : TTB de 40 à 54 en France ; XF40 aux U. S. A. ; VF en Angleterre ; SS en Allemagne ; BB en Italie ; MBC en Espagne)
- « Superbe » indique que la pièce est à l’état presque neuf, mais avec une légère trace de circulation, tout en ayant encore son éclat d’origine. (Toutefois, les pièces anciennes peuvent être un peu oxydées, patinées ou décolorées). (Codification : SUP de 55 à 62 en France ; AU58 aux U. S. A. ; EX en Angleterre ; VZ en Allemagne ; SPL en Italie ; EBC en Espagne)
- « Splendide » indique que la monnaie n’a subi aucune usure, parce qu’elle n’a pas circulé. (Codification : SPL de 63 à 64 en France ; MS63 aux U. S. A. ; MS en Angleterre ; FSTGL en Allemagne ; pas de codification en Italie ; SC en Espagne).
- « Fleur de coin » indique que la pièce est dans un état parfait, qui ne montre aucune trace de circulation et qu’elle a gardé entièrement sa brillance d’origine. (Codification : FDC de 65 à 70 en France ; MS65 aux U. S. A. ; UNC en Angleterre ; STGL en Allemagne ; FDC en Italie ; FDC en Espagne).
- « Flan bruni » indique que la pièce a été frappée avec des coins polis et que sa surface est brillante, tandis que son relief reste généralement mat. (Codification : FB en France ; PRF aux U. S. A. ; PRF en Angleterre ; PP en Allemagne ; FS en Italie ; pas de codification en Espagne).
France | Allemagne | Royaume-Uni | Italie | Espagne |
---|---|---|---|---|
AB : Assez beau | GE : Gut erhalten | G : Good | – | – |
B : Beau | SGE | VG : Very good | B | BC |
TB : Très beau | S : Schön | F : Fine | MB | BC+ |
TTB : Très très beau | SS : Sehr schön | VF : Very fine | BB | MBC |
SUP : Superbe | VZ : Vorzüglich | EX : Extremely fine | SPL | EBC |
SPL : Splendide | FSt | MS : Mint state | – | SC |
BU: Brillant universel | UNZ : Unzirkuliert St : Stempelglanz | UNC : Uncirculated | FDC | FDC |
FDC : Fleur de coin BE : Belle épreuve | PP : Polierte Platte | PRF : Proof | FS | – |
Les circonstances de la découverte des monnaies (trésors).
La localisation des trésors monétaires, leur inventaire ont conduit à des observations du plus grand intérêt sur leur origine même, sur la circulation des espèces, sur la situation économique de telle cité, sur l’existence de telle route commerciale, sur l’activité bancaire des particuliers, des souverains, des institutions religieuses comme les grands temples, ou encore sur les conséquences de grands événements historiques comme les invasions et les guerres. Dans son inventaire de la trouvaille de La Vineuse, P. Le Gentilhomme a montré quelles acquisitions on pouvait attendre pour l’histoire générale, de l’analyse d’un matériel d’aspect rebutant, les monnaies frappées au milieu du IIIe siècle de notre ère par les empereurs gaulois en compétition, et les contrefaçons répandues par les faussaires contemporains. En outre, par des observations faites in situ les voyageurs ont permis l’identification d’un numéraire émis par quelque cité pour les besoins du trafic local. Sidney P.Noe a publié une bibliographie des trouvailles de monnaies grecques qui rend les plus grands services.
Les plus récentes conquêtes de la numismatique ont été faites en différentes directions par l’application de méthodes de plus en plus précises. L’étude des coins monétaires, de leurs altérations, permet d’établir des « séquences » à l’aide desquelles on peut reconstituer l’activité d’un atelier déterminé, L’étude des types ou typologie a prêté à de nombreux travaux, tels que ceux d’lmhoof-Blumer. Il n’est guère de monnaie grecque ou romaine qui ait résisté à la perspicacité des savants. Le monnayage d’une ville dans son ensemble ou dans une période déterminée a donné prétexte à des études appliquées : citons entre bien d’autres les livres de Tudeer ou de Boehringer sur les monnaies de Syracuse.
Pour les monnaies romaines, outre les vastes répertoires que constituent les catalogues du British Museum, par H. Mattingly, des corpus ont été élaborés par Paul L.Strack, par Mattingly et Sydenham ou Percy H.Webb, par les érudits hongrois groupés autour de A.Alfödi, qui est l’auteur d’études précieuses sur les Institutions ou l’iconographie. Les portraits impériaux ont fait l’objet de travaux d’ensemble réunis sous le titre de Das römische Herrscher-bildniss : Trajan W. R. Gross, Antonin, par Max Wegner, de Maximin à Carin, par R.Delbrueck. L’école de Vienne, a tiré parti de l’immense matériel de la collection nationale pour établir des classements d’une rigueur extrême, pour répartir le monnayage selon les ateliers régionaux.
La métrologie a retenu les efforts de Hultsch, qui a réuni les textes anciens relatifs à cette science difficile. Il n’est pas jusqu’au chimiste qu’on n’ait mis à contribution pour analyser le métal des pièces, pour en déterminer l’aloi, en observer les variations.
Enfin l’art monétaire a retenu l’attention de nombreux critiques, parmi lesquels nous citerons G. F. Hill, L’art dans les monnaies grecques ; K.Regling, Die Münze als Kunstwerk ; etc. La photographie, avec ses agrandissements, a permis de renouveler complètement le sujet en nous révélant l’aspect monumental de bien des chefs-d’œuvre.
Nous dénoncerons, en finissant, les ennemis de la numismatique et je ne veux pas dire ceux qui la négligent de parti pris. L’inventaire des trouvailles faites au cours des fouilles est généralement dressé avec un soin scrupuleux. Par contre le fruit que l’on pourrait escompter des trésors que le hasard nous livre est trop souvent perdu par la rapacité des inventeurs.
Soucieux de ne rien perdre d’une aubaine qu’on leur jalouse, faute d’une surveillance suffisante de la part des pouvoirs publics, ils dispersent les monnaies trouvées dans un pot, dans une cachette soudain décelée, avant que l’analyse de l’ensemble ait pu être menée à bien, ou encore, pour plus de sécurité, ils jettent à la fonte le métal précieux tombé entre leurs mains, sans se rendre compte que la valeur de ce métal brut est bien inférieure à celle des objets ainsi détruits.
Un des exemples les plus notoires de ces naufrages scientifiques est celui du trésor de Beaurains près d’Arras, trouvé en 1924, trésor impérial enfoui vers la fin du IIIe siècle de notre ère, et dont seuls, quelques médaillons d’or, véritables monuments d’histoire, ont pu être récupérés et commentés comme ils le méritaient. Or, quantité de dépôts, d’une valeur en apparence insignifiante, composés de pièces de billon peu tentantes pour les marchands, sont souvent l’objet d’analyses méthodiques, dont les résultats sont fort appréciables du point de vue scientifique. Ces considérations ont amené différents pays à sauvegarder par des mesures législatives le patrimoine humain conservé jusqu’à nos jours après des siècles d’oubli, et qu’un instant d’inadvertance peut anéantir irrémédiablement, Notamment la législation anglaise qui encourage la déclaration des trésors.
Vidéo: Découverte d’un trésor de 5,5 millions de dollars au Royaume unis
Un trésor de 1400 pièces en or trouvé en Californie.
Un couple vivant en Californie découvre plus de 1400 pièces d’or cachées dans leur jardin.
Les origines du trésor restent un secret. Les experts et férus d’histoire avancent des hypothèses, dont la piste des Knights of the Golden Circle, d’anciens soldats confédéré qui ont caché des millions en or dans une douzaine d’états à financer une deuxième guerre civile.
D’autres prétendent que les pièces sont celles qui ont disparu de la San Francisco Mint au début des années 1900. Un employé de la Francisco Mint, Walter Dimmick, a été reconnu coupable d’avoir volé six sacs remplis de pièces d’or Eagle. Les pièces n’ont jamais été retrouvées. Mais il n’existe aucun lien entre cette découverte récente et les pièces volées selon le porte-parole de la US Mint, Adam Stump.
Les 1427 pièces, la plupart des pièces en or de $ 20, sont datées entre 1847 et 1894. Le couple, identifié seulement comme John et Mary, possède une maison de campagne depuis des années. En février 2013, ils aperçoivent sortant de terre le couvercle d’une boite en métal, dedans, un mélange de terre et de pièces en or. Le « Saddle Ridge Hoard » est peut-être le plus important trésor jamais trouvé en Amérique du Nord, d’une valeur estimée à plus de 10 millions de dollars. Treize des pièces de monnaie sont des raretés numismatiques, en particulier une pièce de 20 $ frappée en 1866 $ à San Francisco qui pourrait valoir un million de dollar à elle seule. La plupart des pièces seront vendues sur Amazon.com fin mai ou début Juin.
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