La demande d’Or d’investissement influence-t-elle le prix de l’Or ? Vous aurez du mal à le croire, la demande mondiale d’Or d’investissement est si petite qu’elle n’a presque aucun impact sur le cours de l’Or.
Les échanges de pièces d’Or et lingots d’Or sur les marchés locaux doivent être vus d’un point de vue ‘commerce de détail’. Dans l’univers du métal jaune, une doctrine bien ancrée dans les esprits assume que lorsque la demande de pièces d’Or augmente, la prime augmente, que cela crée une réaction en chaîne alimentant d’autant plus une demande supplémentaire ; élevant d’autant plus le prix de l’Or.
Que nenni. Il s’agit là d’une fourberie.
La demande de pièces d’Or et lingots d’Or représente un peu moins de 8% de la demande d’Or totale. Le fossé est très important entre les volumes du marché de l’Or au détail et les volumes du marché de l’Or en gros. Le prix de l’Or est avant tout dicté par les échanges entre institutionnels, dans des volumes extraordinaires.
C’est le même schéma pour le marché de l’Argent. Sur ce marché, la demande d’Argent d’investissement ne représente que 10% de la demande totale. Pendant que ces lignes sont écrites, le ratio est de 77,90. Il faut 77,90 onces d’Argent pour acheter 1 once d’Or.
Le prix des pièces d’Or et lingots d’Or n’est pas le prix de l’Or. C’est comme comparer le prix d’un produit fini avec le prix de la matière première nécessaire à sa conception.
En plus de la valeur de la matière, le prix de l’Or doit supporter des coûts de production. C’est une des composantes de la fameuse ‘prime’. Plus petit est le produit, c’est à dire que sa teneur en Or est faible, et plus sa prime est importante. De manière générale, les primes ne descendent pas en dessous de 4%. Les coûts de production sont plus élevés relativement à la valeur de l’Or contenu.
Par exemple, les coûts de fabrication engendrent une prime de 5,47% sur le lingotin d’une once ; tandis qu’il génère une prime de 7,60% sur le lingotin de 10 grammes.
Sur le marché de gros, la valeur qui s’échange le plus pèse 400 onces ; soit 12,44 kilogrammes, avec une finesse minimum de 995 pour 1000. Ce degré de pureté fait référence à la mention ‘London Good Delivery’ sur lequel il n’y a pas de prime. Lorsque l’on achète une barre de 400 onces, on paie le prix spot de l’Or. Il peut se greffer des coûts logistiques.

Bien que les coûts de production entre l’Or et l’Argent soient quasiment les mêmes, comme l’Argent à une valeur inférieure à l’Or, l’Argent est soumis à une prime plus importante. On trouve aisément des primes de 15% sur les produits argent.
Pendant la phase la plus aiguë de la COVID-19, les primes sur l’Or étaient au minimum de 10% ; tandis qu’elles étaient de 50% et plus sur les produits argent. Ainsi, le ratio Or/Argent n’a aucun sens si l’on se base uniquement sur la valeur au détail.
La demande sur l’Or au détail est très volatile.
Parfois, la demande est faible alors les producteurs ralentissent la cadence ; la prime fléchit et rejoint le cours spot de l’Or. Puis la demande explose alors il est difficile pour les producteurs de suivre le mouvement immédiatement. Cet atermoiement engendre une hausse de la prime. Comme si un mouvement de foule voulait, à tout prix et tout de suite, acheter la valeur refuge.
L’offre d’Or est inélastique.
Elle doit s’adapter à la demande. Ces flux financiers peuvent se comparer à l’effet venturi : quand la pression diminue, la vitesse augmente. Ainsi, le déséquilibre dans le marché du détail est très souvent momentané. C’est uniquement sur le long terme qu’elle a une influence minime. Celui du commerce de gros est stable et constant. Ainsi seule, la valeur du marché spot et son évolution nous permettent de déterminer la véritable tendance de l’Or.
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