La crise n’est pas uniquement financière.

La crise du capitalisme américain ne peut se réduire à analyse purement financière. L’expression crise financière est déjà trompeuse car elle est réductrice. La crise serait le résultat des excès financiers ; un point c’est tout. Et il suffirait de quelques efforts de régulation du système financier associés à quelques réformes fiscales touchant les plus riches pour sortir de l’impasse.

Ces propos lénifiants bourgeonnent sur le net. Les méchants riches côtoient les vilains banquiers, eux-mêmes en rivalité avec l’épouvantable trader pour obtenir la palme des sales types. Je ne dirai rien des responsables politiques et des institutions internationales qui subissent le feu de la critique.

Tout cela, c’est un peu l’histoire racontée aux enfants. Même croquemitaine, même colère rageuse, même impuissance de la minorité. Et pourtant, les médias, les économistes (pas tous) ne peuvent renoncer au tropisme financier.

  • Faillite immobilière : les banques ont trop prêté, débandade boursière ; les traders ont trop spéculé ;
  • Faillite bancaire, les banquiers n’en ont fait qu’à leur tête, – une tête bien faite et pleine de bonus.

Et pourtant, il faudrait sans doute suspendre un moment l’expression de sa colère, il serait souhaitable de renoncer à charger les coupables. Après tout, l’Américain moyen qui a acheté sa maison a crédit sans disposer d’un dollar d’apport supporte une part de responsabilité dans la crise. Il est toujours loisible de le plaindre pour mieux charger le courtier placeur de créance, la banque qui finance l’opération, la société de titrisation qui fournit le marché en produits financiers toxiques, les acheteurs des créances titrisées. Certes tous spéculent en créant de l’argent de toute pièce. Mais notre emprunteur immobilier en défaut n’a-t-il pas emprunté sans un liard, n’espérait-il pas faire une solide plus-value dans quelques années. Du déclenchement de la crise, les coupables sont légion. L’attitude consistant à concentrer le tir sur la finance dédouane chacun de sa part de sa responsabilité dans une crise qui, certes, a une dimension financière, mais ne peut être réduite à cela.

Nous nous proposons dans ce papier d’esquisser la thèse suivante. La crise n’est pas financière ; c’est une crise du modèle de croissance financiarisée. Ces deux mots, croissance et finance, nous les avons mis côte à côte. La notion de croissance nous fait immédiatement plonger dans les conditions de production de la richesse d’une société donnée ; ce sont ces conditions de production qui déterminent la place de la finance dans l’économie et non l’inverse. La crise de la croissance financiarisée ne peut donc être une crise financière.

Il se peut que la finance paraisse aujourd’hui dominer le monde, mais n’est-il pas plus utile de s’interroger sur les raisons de son émergence : pourquoi a-t-on laissé la finance prendre le pouvoir ? Qui sert-elle ? Comment était-il possible qu’elle outrepasse ses fonctions – financer l’économie – au point de sembler l’unique responsable de la crise présente ?

Le cas américain est riche d’enseignements. En remontant aux origines de la crise, on peut aisément montrer que la dépression actuelle vient de loin, très loin. On peut encore diagnostiquer que cette crise sera longue, très longue. On peut enfin remettre la finance à sa place sans lui faire trop d’excès d’honneur ou trop de critique. Nous ne prétendons ici qu’offrir une grille d’analyse construite avec un nombre fini d’éléments qui nous paraissent essentiels. L’intérêt de cette grille est de récapituler un certain nombre d’analyses dont nous faisons la synthèse sous une forme littéraire.

Et puis pour une fois, il n’y a pas de graphiques et de développements comptables arides…

Les Roaring twenties permettent de dissimuler ces fragilités : la diffusion du crédit, le boom du secteur immobilier et l’euphorie boursière occultent les faiblesses structurelles de la croissance. Il n’empêche qu’elles existent et commencent à faire sentir leurs effets négatifs dès 1927-28.

Le capitalisme américain se trouve ainsi placé au milieu des années 60 face à une situation mauvaise. Les réponses qui vont être apportées à cette crise vont décider de l’avenir des USA et surtout jeter les bases de la crise actuelle.

L’intermède des années 70.

Les années 70 forment un intermède intéressant. 

La crise rampante de l’économie américaine va prendre un tour explicite avec la montée en puissance des déficits commerciaux à la fin des années 60. Signe d’un rééquilibrage des rapports économiques internationaux, la dégradation de la balance commerciale des USA pointe du doigt un vieillissement du modèle tayloro-fordien dont la dynamique productive s’épuise. Confrontés à la concurrence renouvelée du japon et des pays d’Europe occidentale, les USA voient leur commerce extérieur reculé parce qu’ils ne font pas les efforts nécessaires d’investissement. Les années de stagflation sont celle d’un consensus immobile ; l’inflation traduit la rivalité entre les revenus des entreprises et des personnes privées qui sont engagées dans une course-poursuite incessante.

L’investissement redresse les performances des entreprises américaines, les inégalités de revenu se creusent à peine entre les revenus les plus élevés et les revenus du reste des ménages. Mais la stagflation est le signe évident qu’aucun consensus national ne s’est dégagé pour sortir de la croissance molle et de l’inflation. Nous tenons à souligner que rien ne permet de dire que les politiques suivies après 1980 constituaient l’unique voie de salut. Encore riche, puissante, disposant d’une solide industrie, de bonnes universités, d’une population correctement formée, les USA bénéficiaient d’options ouvertes.

Les facteurs qui vont entraîner le basculement dans l’économie financiarisée des années 80 sont toutefois déjà présents.

Le renoncement à la convertibilité du dollar en or va paver la voie à la possibilité pour les USA de refinancer le déficit de leur balance commerciale. La conséquence de cette décision catastrophique pour l’avenir du pays va être de rendre possible un abandon de l’effort industriel du pays.  La solution à la saturation des marchés de biens de consommation n’impliquait pas nécessairement un délaissement de l’industrie. Rien n’interdisait aux USA d’opter pour un investissement industriel sélectif et de conduire une politique de rééquilibrage de leur balance commerciale en s’engageant dans une politique industrielle ciblée. La conservation de parties entières du secteur de biens de consommation ou la conquête de marché extérieur était encore envisageable dans les années 70. Cette politique aurait eu l’avantage de tempérer le recul de l’industrie dans la production nationale et de préserver les grands équilibres des comptes extérieurs du pays.

Les USA vont préférer la mise en place d’une économie de service offrant de nouveaux territoires à conquérir à la politique de recul ordonné de l’industrie. L’industrie américaine va être sacrifiée au point de dégrader de manière irréversible le commerce extérieur du pays.

Les années Reagan et leurs suites…

Avec l’arrivée de Reagan au pouvoir les choix qui vont être faits vont définitivement piéger les USA. Le pays va s’engager dans une croissance déséquilibrée dont nous voyons le terme aujourd’hui. Le blocage actuel est le produit direct de ces choix trentenaires.

La dérégulation financière va ouvrir un espace nouveau dont les retombées ne se font pas sentir immédiatement.  Après avoir mis un terme à l’inflation, la politique monétariste introduit plusieurs poisons. Avec la baisse des taux d’intérêt et la stabilité des prix – à l’exception des actifs financiers et immobiliers – l’espace financier devient le nouvel eldorado de l’Amérique. L’allègement de la fiscalité sur les revenus et les plus-values financières font le reste. L’économie productive, autant que les revenus agrégés se trouvent rapidement banchés sur une économie financiarisée qui ponctionne de la valeur au détriment d’un investissement moins rentable. C’est ainsi que les entreprises se mettent à désinvestir en épousant un modèle d’accumulation des actifs productifs concurrente de l’accumulation des actifs financiers. La double accumulation accentue l’affaiblissement industriel du pays et plus largement l’ensemble de l’économie productive dont le taux d’accumulation baisse. Son résultat est paradoxalement de transférer du revenu vers les ménages dont le patrimoine est infiniment supérieur à celui de l’ensemble des entreprises privées.

Rien en effet ne s’oppose à cette sous-accumulation relative.  Importer des produits de consommation bon marché, c’est en effet  contenir les salaires qui reculent lentement dans le partage de la valeur ajoutée. La plupart des salariés américains se trouvent dans la situation d’un ralentissement de leur pouvoir d’achat compensé par la quantité de biens étrangers moins chers qu’ils peuvent acheter. Et moins la part des salaires dans le revenu progresse, plus les ménages les plus riches peuvent obtenir un transfert de richesse via les revenus de la propriété qui sont favorables aux plus aisés d’entre eux.

Le consensus social est obtenu au prix du sacrifice de l’industrie, du creusement du déficit commercial et de la couverture de ce dernier par le solde des capitaux. Le marché financier et la monnaie paraissent avoir réponse à tout.

Prix de consolation pour les ménages qui connaissent de faible progression de pouvoir achat, l’immobilier, artificiellement dopé par la politique des GSE, permet de rendre nationalement supportable le gonflement des patrimoines financiers concentré entre les mains des ménages les plus riches.

C’est ainsi que l’enrichissement du top 10-5-% des ménages conduit à priver les entreprises de leurs capacités d’investissement et accentue leurs pertes de compétitivité sur le marché américain et au niveau international. Mais qu’importe ! Les entreprises obnubilées par les gains financiers sacrifient leurs investissements productifs à leurs formations de patrimoine financier.  Quant aux ménages, ne disposant pas de capaciter d’accumulation financière forte, ils investissent dans leur maison pour oublier que la progression de leurs revenus salariés qui ralentit.

Il est assez sidérant que ces tendances folles du capitalisme américain n’aient pas donné lieu à un coup de frein. L’administration Clinton s’y est essayé sans succès, le modèle de croissance folle des années Reagan a été suspendu le temps de son premier mandat où l’investissement a repris. Mais dès 1994, Clinton ne disposait plus d’un congrès favorable ; son deuxième mandat a été celui du renoncement.

L’étrange croissance (1980-2007).

Et pourtant, le système accuse tous les signes d’une croissance aux déséquilibres accrus : excès d’endettement et de crédit conjugués à la baisse de l’épargne de tous les acteurs économiques, creusement des déficits extérieurs accompagné d’entrée de plus en plus massives des capitaux, baisse de la rentabilité des gains sur les volumes d’actifs financiers et productifs des entreprises et des ménages, chute de l’investissement productif  et accumulation financière accrue, creusement des inégalités de revenu incompatible avec l’endettement croissant des ménages…

Cette situation passe inaperçue. A la fin des années 90, les observateurs prédisent que l’état fédéral aura éteint sa dette vers 2016. Le dynamisme de l’économie américaine est loué par les chantres du libéralisme vouant un culte aux libres échanges et à la flexibilité du marché du travail. La crise du millenium n’est présentée que comme le produit des excès du marché boursier et de l’enthousiasme très américain pour les promesses des nouvelles technologies. On trouve même des observateurs avisés prêts à soutenir que les crises classiques ne se produiront plus aux Etats Unis en raison même des mécanismes autorégulateurs des marchés.

La décennie précédant la crise.

Cet aveuglement collectif s’explique sans doute : la décennie maudite précédant la crise donne l’impression que les USA conserve une solide croissance. Il n’en est rien, les contradictions explosives du modèle de croissance américain sont en train de potentialiser tous les dysfonctionnements de la croissance. La croissance des 10 années d’avant la crise est simplement un incubateur à dépression. En effet, les facteurs de croissance dans les déséquilibres sont en train de déstructurer toujours plus l’économie américaine dans sa dimension nationale et internationale. La sape sous l’économie américaine augmente de volume, les explosifs s’y accumulent. Et à la surface la croissance trahit toujours plus ces mécanismes aberrants.

Les conditions de l’effondrement final sont simultanément les facteurs de dynamisation de la décennie de croissance précédant la crise. L’économie réagit à des stimulants dangereux à la manière d’un malade pour lequel les remèdes sont pires que le mal. Plus les industries reculent, plus les déficits se creusent, plus les capitaux étrangers entrent aux USA et entretiennent l’Euphorie financière. Permettant aux américains de consommer fortement sur fond de valorisation croissante de leurs patrimoines stimulée par la baisse des taux d’intérêt, ces capitaux soutiennent le crédit en complétant une épargne nationale trop faible ; ils font tourner à plein régime une économie d’endettement généralisé. Le système productif reçoit ainsi des stimulations artificielles qui permettent de disposer de débouchés ; un pays qui consomme sans épargner dope sa croissance. Faute d’investissement suffisant et d’une mobilisation forte de la population en âge de travailler, les entreprises américaines, stimulées par cette surcroissance font durant la décennie précédant la crise des gains de productivité artificiels qui sont tenus pour de vraies performances économiques.

Dans la sphère financière, la rupture du lien entre émetteur de créances et créancier confie à la titrisation le soin de différer le constat de carences des emprunteurs. En mutualisant le risque, la titrisation diffère la crise et amplifie les effets dévastateurs du financement malsain de l’immobilier. Ces risques prennent une forme virulente en 2005-2006 avec la montée des défaillances de crédit immobilier Prime et Alt A. La crise éclate en 2007 et engage en 2008, les USA dans une spirale d’effondrement que la FED et le Trésor vont rompre à coup de milliards de dollars.

Les apparences d’une reprise tiennent de pis-aller avant une éventuelle rechute. Le bilan de la FED et la situation fiscale budgétaire et financière de l’Etat fédéral se dégrade.  La situation est totalement bloquée car dans la logique de la double accumulation du capital ; le secteur productif n’investit pas autant qu’il le faudrait dans les capacités de production du pays. Il préfère s’endetter pour faire de l’accumulation financière plus immédiatement rentable. Un comble au moment où le Trésor soutient à bout de bras une demande affectée par un chômage persistant dans de telles conditions.

Qui est coupable.

Dans ce pitoyable naufrage, les responsabilités sont lourdes. Notons que la crise du modèle de croissance tayloro-fordien ouvrait la voie à une vaste redistribution des cartes. Mais rien n’était joué dans les années 70 et rien ne rendait nécessaire la direction catastrophique qui a été prise par les USA à partir des années 80.

Si l’on tient que la croissance des années 50-60 s’adossait déjà à un solide marché financier et que la croissance de la part des actifs financiers dans les actifs des entreprises n’a cessé de se renforcer depuis 1945 ; on mettra la double accumulation du capital des entreprises sur le compte de tendances anciennes.  Mais cette double accumulation n’avait rien de fatale. Elle a été un élément de la croissance dans les déséquilibres qu’elle a encouragé autant qu’elle a été mise au service du transfert des revenus – via la propriété du capital – vers les ménages les plus riches. La tendance ancienne à la double accumulation du capital a donc changé de fonction à dater des années 80.

On pourra aussi voir dans le libre échange -revendiqué et mis en œuvre par un GATT sous influence américaine – un autre facteur permissif de la crise actuelle. Mais les marchés ouverts n’interdisent nullement à une économie nationale en transition dans les années 70 de conserver une base industrielle solide.  Le déclin industriel des USA n’était pas écrit dans le Grand Livre. Les USA pouvaient abandonner des productions industrielles anciennes (sidérurgie, textiles, chantier naval), délaisser les marchés de biens de consommation saturés et peu rentables pour se ré-spécialiser dans de nouveaux produits destinés aux ménages. Le sous-investissement industriel a été la pire des réponses : vieilles productions industrielles et biens de consommation des trente glorieuses n’ont pas été remplacés par des biens à forte valeur ajoutée nouveaux. Les déficits se sont creusés au point de réduire la base industrielle à un niveau de faiblesse insigne dans le cadre d’un modèle de croissance qui réclamait sa contraction. La faible présence des USA sur les biens de haute technologie destinées aux ménages n’avait absolument rien d’inexorable.

Le facteur central de la faillite américaine reste la volonté farouche d’une fraction des ménages les plus riches d’obtenir des revenus de plus en plus importants et de valoriser de manière extravagante leur patrimoine au travers d’un système financier mis à leur service.

Source Hellowork

C’est en effet ce groupe réduit qui a réussi à imposer aux USA un modèle de croissance qui était favorable à leur enrichissement. Sur ce terrain, la libéralisation financière est l’expression de leurs intérêts de classe. La crise financière est donc l’expression d’intérêts économiques particuliers. Tout a été mis en place pour le plus grand profit d’une partie restreinte de la population. Idéologie entrepreneuriale de pacotille pour justifier les écarts entre les revenus et les performances réelles de l’ensemble du secteur productif américain. Idéologie du mérite pour justifier les transferts de revenu (via des revenus de la propriété du capital) revêtant la forme d’une rente.

Les autorités financières du pays en mettant en place dès le milieu des années 80 une politique baissière des taux d’intérêt n’ont fait que servir les intérêts de ce groupe restreint. La dérégulation financière générale qui favorisait la valorisation des gros patrimoines aura eu pour effet d’entraîner les entreprises dans une double accumulation de capital. C’était la voie la plus sure vers la faillite du pays qui se mesure à son insolvabilité générale.

La responsabilité de la faillite du pays incombe-t-elle uniquement au top 10-5-1 % des ménages, comme nous l’affirmons ?

Oui, si l’on veut désigner le groupe responsable in fine de la situation. C’est ce groupe qui a asservi l’économie américaine à ses propres intérêts. Mais un tel asservissement n’est pas exclusif des retombées positives du système dont profitent nombre d’américains. Le retraité (ou le futur retraité) n’est-il pas partie prenante de la faillite générale lorsque qu’il se réjouit du fait que la montée de la valeur des fonds de réserve des fonds de pensions pérennise sa retraite ? Le détenteur de part de fonds mutuels n’a pas besoin d’appartenir aux couches supérieures pour prendre la part d’intérêt qui lui échoit et doper son patrimoine.

Si nous accablons donc le top 10-5-1% des ménages, il ne faut surtout pas oublier que les Américains sont responsables à des degrés divers de la faillite du pays dans la mesure où ils bénéficient – certes inégalement – des mécanismes qui ont contribué à ruiner leur pays.

Nous voilà au terme de cette esquisse. Soutenir que la crise est financière, c’est passer à côté de la diversité de ses dimensions. Le banquier – et plus largement l’agent financier – n’est qu’un instrument permettant de transmettre et d’accroître les patrimoines des ménages les plus riches. Le Trader, voué aux gémonies, n’est qu’un besogneux travailleur du capital-argent dont les opérations de grattage au jour le jour permettent de transférer de la richesse vers le haut de la pyramide sociale. La crise est en apparence financière, mais elle est en profondeur l’expression d’un jeu complexe de forces économiques et sociales distribuant leurs effets dans l’espace de la production, des échanges, des revenus, de l’investissement, des patrimoines…

Le discours dénonçant la finance, les propositions de réformes réduites à l’espace financier sont autant d’interventions publiques parfaitement creuses car elles ne posent jamais la question de la dimension politique du fonctionnement de l’économie. Toue la crise américaine – nouée depuis si longtemps – indique que les milieux dirigeants ne sont pas désireux de changer quoi que ce soit. La dénonciation de la finance les sert car elle est parfaitement inoffensive. Il n’y a pas de sujet politique pour appliquer des réformes, il n’y a pas de force politique éclairée pour contraindre le pouvoir à les appliquer. Parler de la finance comme d’un monde à part, c’est prendre le cap de la conservation des choses en l’état. Il nous parait donc plus sage d’analyser l’ensemble des constituants de la situation américaine sans tomber dans les poncifs de la critique de la finance sui generis.

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