Depuis la fin du XIXème siècle, l’or est ancré dans la stabilité monétaire mondiale. La première guerre mondiale et la crise économique des années 30 vont mettre à mal cette stabilité.
Après la fin de la grande guerre, la production industrielle est en chute libre. Au début des années 20, le PIB de la Grande-Bretagne est à 50% du niveau de 1913, 60% pour le France, 75% pour l’Allemagne. Les États-Unis deviennent les créanciers du monde en apportant des quantités énormes de capitaux pour la reconstruction en Europe. C’est bien entendu l’Allemagne qui en “profite” le plus afin de pouvoir reconstruire le pays et de payer la dette de la première guerre mondiale. L’endettement massif externe du pays implique un service de dette élevé, venant s’ajouter aux réparations, qui ne pouvait être financé que par de nouveaux apports, ce qui entraîne inévitablement une hyperinflation en Allemagne… Les banques allemandes et autrichienne seront les premières à subir la crise économique de 1929.
Les capitaux américains se tarissant, l’Allemagne ne peut plus faire face à ses échéances et la crise se propage rapidement en Europe. La France sera moins touchée par le système bancaire de l’époque était beaucoup plus sécurisé et beaucoup moins risqué que les autres systèmes européens.

En 1925, Churchill rétabli la parité de la livre et de l’or au niveau de 1924 (c’est en dire en fait, celui de 1816 !), soit 4,86 dollars ainsi qu’une convertibilité partielle (seuls les lingots de 400 onces, d’une valeur de 1550 livres pouvaient être obtenus en échange de billets. Cette opération était décriée par Keynes mais soutenue par la City dans sa rivalité avec New-York pour la domination mondiale de la finance. Cependant la monnaie était manifestement surévaluée et, pour permettre le développement des exportations, il aurait fallu baisser prix et salaires partout dans le pays. L’Angleterre est l’objet d’une spéculation contre la livre lors de la grande crise financière de 1931. Les détenteurs étrangers de sterling, notamment en France et en Europe centrale, demandent massivement la conversion en Or de leurs avoirs. Ces demandes exercent un effet déflationnistes mondial car elles se traduisent par une contraction des liquidités internationales (les devises rentrant dans la Banque centrale du pays émetteur correspondent à une “destruction” de monnaie). Le 21 septembre 1931, une suspension de la convertibilité de la livre Or était décidée pour six semaines, mais elle sera définitive.
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