Le jeudi dernier, le prix de l’once d’or a chuté à son plus bas niveau en trois mois, atteignant 1915$. Cette baisse est attribuée aux décisions des banques centrales d’augmenter leurs taux d’intérêt, ainsi qu’à la légère reprise du dollar et des taux obligataires.
Les banques centrales, telles que la Banque d’Angleterre, la Norges Bank, la Banque nationale suisse et la Banque centrale de Turquie, ont toutes décidé d’augmenter leurs taux d’intérêt. La Banque d’Angleterre a augmenté ses taux de 50 points de base, atteignant 5,00%. Ces décisions ont eu un impact négatif sur le cours de l’or, qui a perdu de son attrait en tant que valeur refuge.
En outre, le dollar américain et les taux obligataires ont connu un rebond suite aux déclarations de Michelle Bowman, gouverneure de la Réserve fédérale américaine (Fed) et membre votant du Comité de politique monétaire (FOMC). Bowman a souligné la nécessité de nouvelles hausses de taux pour lutter contre l’inflation, ce qui a renforcé la confiance des investisseurs dans le dollar et les obligations américaines.
Le cours de l’or est étroitement surveillé par les investisseurs.
Dans ce contexte d’incertitude économique et d’inflation croissante, l’or est souvent considéré comme une valeur refuge en période d’instabilité financière en raison de sa nature tangible et de sa capacité à conserver sa valeur. Toutefois, la relation entre le prix de l’or et l’inflation n’est pas toujours claire.
Selon le dernier rapport du World Gold Council, la demande mondiale d’or n’a augmenté que de 1% au cours des trois premiers mois de cette année par rapport à la même période l’année précédente. Les banques centrales ont été les principaux moteurs de cette demande, augmentant leurs réserves de 228 tonnes, un record pour un premier trimestre. Cependant, la demande en lingots et en monnaies n’a augmenté que de 5%, avec des variations significatives selon les marchés.
Aux États-Unis, la demande d’or a atteint son plus haut niveau trimestriel depuis 2010, principalement en raison des craintes d’inflation et du besoin de sécurité en période de crise bancaire. En revanche, en Europe, notamment en Allemagne, la demande d’or a diminué en raison de taux réels positifs et d’une hausse du prix de l’or en euros, ce qui a incité certains investisseurs à réaliser des bénéfices. Historiquement, l’or offre une protection contre la dévaluation monétaire à long terme. La rareté de l’offre est le principal moteur de la hausse des prix à long terme, ce qui permet à l’or de préserver son pouvoir d’achat.
Jusqu’où le cours de l’or pourrait-il descendre, selon Aucoffre ?
Bien qu’une hypothétique baisse du cours de l’or ne puisse être exclue, il est peu probable que son prix descende en dessous de 1000 dollars d’ici 2030. Les fondamentaux économiques et historiques de l’or, ainsi que les contraintes liées à l’exploitation minière et aux avancées technologiques, contribuent à maintenir sa valeur. L’or reste un actif précieux et fiable, recherché par les investisseurs et les banques centrales à travers le monde.
Des experts envisagent une possible chute, mais les fondamentaux restent solides
Dans un marché en constante évolution, certains auteurs font état d’une perspective de chute du cours de l’or, estimée entre 600 et 1000 dollars d’ici quelques années. Cette hypothèse soulève des questions quant à la stabilité de ce précieux métal. Analysons les différents facteurs susceptibles d’influencer son prix et tentons d’apporter quelques éléments de réponse.
Il est indéniable que la valeur de l’or peut fluctuer en fonction de divers éléments économiques et géopolitiques. Toutefois, affirmer avec certitude que son cours descendra en dessous de 1000 dollars dans les prochaines années est une hypothèse qui doit être examinée avec prudence.
En effet, plusieurs facteurs jouent en faveur de la stabilité de l’or.
Tout d’abord, les banques centrales et les pays BRICS ont démontré leur intérêt pour cet actif en l’achetant massivement lors de baisses de prix. De plus, l’or physique reste une valeur refuge incontournable, notamment dans un contexte de fragilité économique où les taux d’intérêt sont élevés et les monnaies perdent de la valeur.
- L’argument de l’exploitation minière des astéroïdes, qui pourrait impacter le cours de l’or, est à relativiser. Bien que cette possibilité ait été évoquée, il est important de noter que l’exploitation minière sur Terre reste plus rentable et que les réserves d’or sur notre planète ne sont pas inépuisables. De plus, les coûts et les défis techniques liés à l’exploitation des astéroïdes sont encore considérables.
- Parmi les autres risques potentiels, certains évoquent la concurrence des crypto-actifs tels que le Bitcoin. Bien que ces derniers aient gagné en popularité, l’or conserve une place privilégiée en tant que réserve de valeur historique. De plus, l’or physique bénéficie d’une confiance à long terme, renforcée par son utilisation séculaire.
- Enfin, la possibilité de créer de l’or en laboratoire suscite également des interrogations. Bien que des avancées scientifiques aient été réalisées dans ce domaine, notamment avec la production de diamants synthétiques, la rentabilité de cette méthode reste incertaine. Les coûts énergétiques élevés et les défis techniques liés à la création d’or en laboratoire limitent pour l’instant cette perspective.
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