Histoire de l’or comme monnaie.

A partir du XIIIème siècle les créances, les lettres de change, les billets à ordre ont été créé par les Templiers, puis au XVième siècle leur usage est devenu progressivement plus fréquent en commerce. Ce système permettait aux commerçants d’éviter les vols lors du de transport d’or, et évitait des déplacements inutiles. Dès ce moment l’or circula moins entre les pays d’occident. Au XVIIIème siècle une grande partie de l’or de l’occident finissait sa course en Asie, l’Europe avec son attrait grandissant pour le thé, les épices et les produits de luxe ne pouvait plus s’en passer. Au XXVIIème siècle la production d’or annuelle mondiale était de 7 tonnes soit le double qu’avant les découvertes du nouveau monde, en 1850 les gisements de Californie, Sibérie, l’Australie était exploitée intensivement la production mondiale annuelle d’or fût de 275 tonnes. Au XXième siècle avec l’exploitation de l’Afrique la production s’est encore envolée pour arriver en l’an 2000 à une productivité de 5000 tonnes par ans. En 1847 la Russie assurait 60% de la production mondiale.

Émergence de l’or dans les civilisations antiques.

L’ancienne Égypte, la Grèce et l’empire romain ont laissé de nombreux trésors prouvant leur attirance et l’exploitation de l’or jusqu’à la chute de l’empire Romain.

Le masque d’or de la momie royale de Toutankhamon

Les premières mines d’or remontent aux Égyptiens autour de 2000 ans avant Jésus Christ dans une zone géographique allant de l’Égypte au Soudan en passant par l’Arabie Saoudite. La production ne devait pas alors dépasser 1 tonne par an. Les Égyptiens de l’antiquité, qui avaient un intérêt quasi obsessionnel de l’éternité, donnaient à l’or des propriétés divines en le définissant comme la chair des dieux. C’est en or que l’on confectionnait les masques funéraires qui avaient pour but de fixer à jamais le visage idéalisé du pharaon et de l’identifier aux étoiles. Le masque d’or du pharaon Toutankhamon est fait de 11 kilogrammes d’or massif et on estime avoir retrouvé dans son tombeau (l’un des plus petits de la vallée des Rois) plus d’une tonne d’or.

Ayant une connotation religieuse, l’or était assimilé par les égyptiens à la représentation du dieu Amon-Rê. C’est pourquoi une grande partie de l’or était réservée aux objets funéraires des grands du Royaume. Valeur de transaction convoitée, l’or permettait aussi à l’Égypte de négocier avec les peuples frontaliers et de jouer un rôle primordial dans sa diplomatie. L’extraction de l’or était ainsi rigoureusement organisée.

L’empire Romain a dû produire entre 5 et 10 tonnes notamment dans des régions de l’Espagne, le Portugal et l’Afrique. L’or y était particulièrement prisé pour ces qualités esthétiques et donc à la fabrication de parures, bijoux, sculptures….

Le Moyen Âge et l’alchimie.

Au Moyen Âge, les alchimistes tentèrent de fabriquer de l’or à partir d’autres substances comme le plomb. Ils pensaient obtenir ce résultat en utilisant la mythique pierre philosophale. Aujourd’hui on a réussi à fabriquer de l’or à partir d’autres métaux dans des accélérateurs de particule, mais le coût de production est plus élevé que le prix de l’or, cette méthode a donc été abandonnée. En alchimie, le symbole de l’or est un point entouré d’un cercle.

La conquête du continent américain.

La recherche d’or constitua l’une des raisons de la conquête du continent américain.
Ainsi, Hernán Cortés entreprit la conquête de l’empire aztèque, situé au Mexique notamment pour accaparer l’or que possédait l’empereur aztèque. Hernán Cortés envoya une grande quantité de ce précieux métal à Charles Quint, roi d’Espagne, dont une partie sous forme de bijoux, mais la plupart furent fondus pour financer les guerres menées par l’Espagne. Les conquistadors devaient prélever le quinto real (c’est-à-dire un cinquième de l’or récupéré) et l’envoyer à Charles Quint. L’or affluant depuis les mines du Nouveau Monde provoqua la richesse de l’Espagne et du Portugal au début de la période moderne, avant de profiter aux autres États européens qui surent mieux le capter, tels la France et la Grande-Bretagne. À la même époque se diffuse la légende de l’Eldorado.

Bien avant les explorations espagnoles, la civilisation péruvienne avait développé une haute technicité de l’or, récupéré dans le lit de rivières à partir de 1200 av. JC. L’or obtenu d’une pureté parfaite fut très vite travaillé. Découpé en fines tranches, il servait déjà à dorer et à décorer. Entre 500 av. JC pendant près d’un siècle, les peuples du sud du Pérou affinèrent leur technique en obtenant une poudre d’or qui mélangée notamment avec de la céramique permettait d’obtenir des objets de haute qualité.

L’Empire Chimu de 150 à 1450 ap JC située au nord du Pérou subirent les influences du Mexique et travaillèrent l’or à hautes températures permettant ainsi de créer des objets complexes aux composants variés, comme par exemple le platine, affinés ensuite avec des acides végétaux.

Avec l’invasion Inca, l’or pris un caractère majeur dans la civilisation devenant symbole du dieu soleil. La capital Inca du soleil était ainsi quasiment recouverte d’or jusqu’aux jardins où les représentations animales et végétales étaient faites d’or et d’argent. Pour satisfaire leurs besoins en or, les Incas développèrent avant l’heure des techniques complexes d’extraction. Dans de nombreuses civilisations (pourtant sans connexion) l’or fut le symbole du divin par excellence.
Cela peut s’expliquer notamment par deux propriétés qu’il possède : sa quasi-inaltérabilité au temps, qui en fait un matériel d’immortalité et sa couleur jaune éclatante qui reflète la puissance du soleil

L’impact de l’or sur l’économie Européenne à partir du XVème siècle.

Les expéditions et l’exploitation de l’or entraînent de grands bouleversements en Europe et le reste du monde. Il s’agit d’abord de disposer d’une main d’œuvre importante et résistante autour de laquelle s’organisera une migration forcée des peuples africains vers l’Amérique. Si l’Espagne organise et exploite le commerce de l’or, il lui faut compenser ses frais d’exploitation, le coût du transport et les matières qu’elle n’est plus à même de produire dans ces frontières. L’or se répand sur l’ensemble de l’Occident.

Le train de vie des exportateurs et exploitants espagnols ainsi que la dépendance du pays vis à vis du reste de l’Occident accroît le déficit de la balance espagnole des paiements et l’or et l’argent s’évadent sur le reste du continent européen. Jamais encore le monde n’a disposé de tant de métaux précieux. Il en profite alors pour frapper ses monnaies et donner naissance à de nouveaux systèmes monétaires.

En Amérique, les maisons de Monnaie, créées par les Espagnols à Mexico en 1535 et à Lima en 1565, frappent des pièces d’argent, les piastres. En Espagne même, en 1497, un nouveau système monétaire est instauré autour du douro d’argent. En 1537, Charles Quint, maître commun de l’Empire et de l’Allemagne, aligne le douro espagnol sur le thaler impérial, pièce d’argent frappée pour des comtes allemands, dont la fusion des noms engendrera à son tour le mot dolera, d’où procédera le dollar. Les piastres américaines s’inspireront de cette monnaie qui durant quatre siècles, se répandra dans tout le Nouveau Monde, franchira le Pacifique et régnera jusque sur les rives de l’océan Indien : elles seront la grande unité d’une moitié de la planète.

Escudo en or

En 1537 une nouvelle pièce d’or s’introduit en Espagne, l’escudo dont le double donne naissance aux pistoles qui s’exportera aux Pays-Bas, voire en France. En 1640, la France de Louis XIII s’en inspire pour frapper le louis remplaçant ainsi l’écu.

Cruzados au Portugal (et plus tard escudos), ducats aux Pays-Bas, ducats et florins dans l’Empire, ducats, scudi et sequins en Italie, ducats encore en Hongrie, en Pologne et en Scandinavie, roubles en Russie, souverains en Angleterre, les monnaies d’or ne manquent plus en Europe.

L’inflation de l’or au XVIème siècle.

Cette expansion de l’or comme moyen de paiement dans les pays occidentaux provoque une inflation sans précédent surtout quand aux mines américaines viennent s’ajouter l’ouverture de mines européennes et africaines. Les prix augmentent alors de manière significative d’abord sur des produits à valeur ajoutée puis sur les produits de consommation courante, notamment le pain et la viande. Dans le courant du 16ème siècle, en à peine cent ans, les prix sont multipliés de 3 à 9 suivant les pays et les produits. Or les salaires et les fermages ne suivent pas cette évolution : les conditions sociales sont tout d’abord bouleversées puis les religions. Les mécontents rallient le parti Huguenot et ceux à qui profite cette inflation derrière la papauté.

  • De même, cette inflation aura un impact significatif sur :
  • . La vie quotidienne où les villes et le train de vie sont largement modifiées,
  • . L’économique où les bourses prospèrent et les places commerciales d’antan perdent de leur renommée,
  • . L’art et l’architecture où les métaux précieux sont largement utilisés et l’explosion de l’orfèvrerie

Cette époque pose les jalons de la Renaissance.

Seulement, au 16ème siècle, la production et l’exploitation d’or ne suffit plus à réguler les instruments financiers mis en place. Surgit alors un nouveau pays producteur : le Brésil grâce auquel les Portugais deviennent les premiers fournisseurs d’or de la planète. Comme le Portugal a développé des liens étroits avec l’Angleterre, Londres devient le centre du trafic de l’or. L’étalon or est en préparation.

Mais l’argent reste la monnaie de base et le régime du bimétallisme s’impose. Or le rapport des valeurs or-argent se tend notamment avec l’importation inégale entre les 2 métaux. Les états cherchent alors à adapter les cours de leurs monnaies à cette évolution avec plus ou moins de succès.

L’or dans l’ère moderne.

Au XIXe siècle, une ruée vers l’or se déclare en Californie et contribue pour une part à la conquête de l’Ouest américain et à la croissance démographique et économique de nombreuses villes californienne, dont San Francisco. Les cités minières construites en des endroits trop reculés furent abandonnées dès que le filon à l’origine de leur richesse vint à se tarir. Ces cités sont aujourd’hui ce qu’on appelle des cités fantômes, vides de population, mais dont les murs tiennent parfois encore debout, préservés par l’aridité du climat local. Les États-Unis restent le deuxième pays producteur d’or dans le monde en 2004.

L’or a servi d’étalon (étalon-or), puis après les accords de Bretton Woods, en 1944, d’étalon de change (Gold Exchange Standard) entre les différents pays du monde jusque dans les années 1970 : en 1971, les États-Unis suspendirent la convertibilité du dollar en or et en 1976, les accords de la Jamaïque contractés par les pays du FMI supprimèrent l’étalon de change or.

Aujourd’hui, la plus grande réserve d’or mondiale se trouve aux États-Unis, il s’agit de la réserve fédérale de New York, pourtant moins célèbre que celle de Fort Knox, dans le Kentucky. En 1995, les réserves d’or dans les banques du monde entier se montaient à environ 910 millions d’onces ce qui représente un cube proche de 12 mètres d’arête.

Les sports modernes, enfin, utilisent l’or comme récompense suprême lors des différentes compétitions : médailles d’or aux Jeux olympiques, Ballons d’or en football.

Par Alexandre Laurent

Alexandre est diplômé de la Normandy School of Business et de l'Université de Perpignan d'une maitrise d'économie en 1995.Alexandre Laurent evolue dans le secteur bijouterie et or d'investissement.

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