C’est désormais presque devenu un rituel : au seuil de 2020 et après une nouvelle année de hausse des prix dans l’immobilier, les spécialistes s’interrogent sur la poursuite du mouvement. L’an dernier déjà, tous ou presque tablaient sur un atterrissage en douceur du marché. Finalement l’immobilier a poursuivi sa folle envolée. Les prix ont même accéléré leur progression.
Cette année la hausse devrait atteindre plus de 16%, selon le dernier point national de la Fnaim, après déjà 15% en 2016 et 12% en 2017. Les volumes restent également très étoffés.
La situation est particulièrement tendue en Île-de-France.
Selon l’observatoire francilien de l’immobilier Fnaim, en un an (à la fin juin), les prix des deux et trois pièces ont grimpé de 26% en moyenne dans la région pour atteindre 3 819 euros du mètre carré. Les chambres et studios s’échangent en moyenne à 3 813 euros du mètre carré (+ 14%).
A Paris, la hausse est quasi identique. Les studios et les deux-trois pièces augmentent respectivement de 23% et 24% sur la même période. Le prix moyen d’une chambre ou d’un studio atteint dans la capitale désormais 4 863 euros par mètre carré et celui d’un 2/3 pièces 4 876 euros, toujours selon la Fnaim.
Phénomène nouveau toutefois, le prix des plus grands appartements semble marquer une pause sur les six premiers mois de l’année. En un an, ils gagnent tout de même 10%, pour dépasser les 3 845 euros le mètre carré sur l’ensemble de la région. Cette évolution est notamment sensible à Paris. Pour la première fois depuis des années, le prix des grands appartements reste stable au premier semestre 2017 selon la Fnaim. Toutefois, sur un an, la hausse reste de 8%, ce qui porte le prix des appartements familiaux dans Paris intra-muros à plus de 5 200 euros en moyenne, «un niveau jamais atteint» commente Marcel Ricard, président de la Fnaim.
Néanmoins, la Fnaim croit déceler les signes avant-coureurs d’un assagissement des prix à Paris et en Île-de-France. «Quotidiennement dans l’exercice de notre métier, nous constatons un tassement du prix des loyers et nous sommes de plus en plus souvent amenés à renégocier à la baisse avec les propriétaires», constate Jean-Hervé Ruellan, administrateur à la chambre Fnaim Île-de-France. «Les délais de vente restent très brefs mais s’allongent légèrement, à Paris, passant de 47 jours à 51 jours», ajoute Marcel Ricard. Le constat fait par les notaires, quelques mois auparavant, se confirme dans le réseau Fnaim. Les acquéreurs sont repoussés de plus en plus loin des centres-villes et la hausse se propage : ainsi, en Île-de-France, le prix des maisons rurales fait un bond de 25%. François Carré, notaire à Paris et responsable de la conjoncture à la Chambre, constate également «un essoufflement de la hausse des prix à Paris pour les appartements familiaux du centre et de l’ouest de la capitale». «Les banques se montrent de plus en plus exigeantes dans l’octroi de crédit.» En revanche, selon lui, «les prix poursuivent leur hausse pour les biens les moins chers dans les quartiers et dans les communes en retard, de l’est et en première couronne, tous biens confondus.» Pour lui, «tant que les taux d’intérêt se maintiennent à des niveaux planchers, il n’y a aucune perspective de chute du marché, tout au plus on peut espérer une stabilisation», explique Maître Carré.
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