Avec le retour des valeurs refuges sur le devant de la scène financière, l’un des exercices les plus intéressants que l’on peut faire à l’heure actuelle est la comparaison sur le comportement entre deux valeurs refuge, l’or d’investissement d’une part et le franc suisse d’autre part.
Le Franc Suisse joue un rôle de valeur refuge depuis plusieurs décennies.
Avec un simple graphique, nous pouvons voir qu’elle a été l’évolution du franc suisse par rapport au dollar : dans les 1970, un dollar s’échange contre 4,30 francs suisses. Actuellement, un dollar vaut seulement 90 centimes de franc suisse.
Cela représente une baisse du dollar de 80 %.
Pourtant, la Banque nationale suisse essaye de maintenir la valeur de sa monnaie par rapport aux autres principales monnaies mondiales. La Banque Suisse intervient régulièrement sur les marchés pour éviter tout envol brutal. Les marchés savent que les Suisses sont prêts à mettre sur le marché autant de Francs Suisse que nécessaire pour défendre le taux de change et empêcher une appréciation supplémentaire.
Au cours de la même période, une once d’or valait 150 francs suisses en 1970. Maintenant il vous en faut 1125 francs suisses, soit une multiplication de 7.5. Dans le cas du dollar, l’once d’or coûtait 35 $ dans les années 70 (suivant la parité fixée à Bretton Woods). Actuellement une once d’or coûté 1.250 $, ce qui donne un multiple de 35,71. Sur le long terme, investir dans l’or et le franc suisses semble donc effectivement protéger son patrimoine, en particulier lorsque les banques centrales lancent des politiques de relance monétaires dont le but est de dévaloriser la valeur de la monnaie.
Différences fondamentales entre l’or physique et le Francs Suisse.
- Le premier est l’inflation, puisque que pour éviter une nouvelle appréciation de la monnaie, la Banque nationale suisse intervient en permanence en vendant francs et en achetant des devises étrangères.
- Le deuxième problème est la taille du système bancaire – sept fois le PIB – qui risque d’être un problème étant donné son exposition à la bulle spéculative sur le marché immobilier et les pressions des autres nations pour éliminer le secret bancaire.
Pourquoi l’or est une valeur refuge.
Tout au long de l’histoire, l’or a été considéré comme un « havre de paix », à savoir, l’option la plus sûre et la moins risquée lorsque d’autres investissements deviennent incertains.
Au début de 2009, le prix de l’or était de 800 $ l’once et a atteint 1900 à la mi-2011 ; par la suite, la tendance est à la baisse ; en Avril 2013 l’or a diminué à 1400 $ et les prévisions pour 2015 est de 1000 $ l’once. Il semble donc que qu’il existait une bulle, puisque la hausse du cours de l’or au-dessus des 1000 dollars l’once reste inexpliquée par les fondamentaux, ne restant que la spéculation comme principal facteur haussier.
2009 a été une année où le monde a dû faire face à un ralentissement global en raison de l’impact de la crise financière dans les économies avancées ; dans ces conditions il été prévu que les investisseurs migrent vers des actifs plus sûrs tels que l’or, même s’il est vrai que plus tard se sont développer des tendances spéculatives. L’investisseur n’investissait dans l’or avec l’idée qu’il ne pouvait que grimper.
Au-delà de savoir si ces prévisions sont correctes ou non, il est intéressant de discuter les six raisons qui soutiennent notre hypothèse quant à l’évolution future de l’or libellé en dollar. Tout d’abord, dans une période de fortes turbulences financières internationales, l’or apparaît comme une option relativement sure, bien que pas toujours rentable, car le prix de l’or reste volatile. Dans tous les cas, la forte hausse de l’or depuis 2008 ne pouvait durer dans le temps. Pourquoi ? Nous étions dans un scénario typique de resserrement du crédit, les investisseurs vendent pour répondre à une nécessité de trésorerie; cette volatilité ou instabilité réduisant la sécurité de l’investissement en or.
Deuxièmement, l’or est plus attractif lorsqu’il existe des risques d’inflation. Toutefois, compte tenu de l’énorme injection de liquidités par la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne et la Banque du Japon, cette possibilité reste peu probable parce que le risque d’inflation était très contrôlé, plus particulièrement aux USA. En conséquence, le cours de l’or évolue en fonction de l’inflation. Voir le graphique ci -dessous.
- Troisièmement, contrairement à d’autres actifs, l’or ne génère pas de «revenu», contrairement à une obligation, une action ou un compte d’épargne simple; le gain ne vient que de l’augmentation de son prix. Dans la mesure où l’économie mondiale se redresse, d’autres actifs deviennent moins risqué et peuvent générer des revenus supplémentaires, les investisseurs vendent donc de l’or pour acheter ces actifs.
Quatrièmement, le prix de l’or augmente lorsque l’intérêt généré des liquidités est négatif, ce qui n’est pas le cas, compte tenu de la reprise de l’économie mondiale. En d’autres termes, la Fed arrête l’injection de dollars. Après quoi, le taux d’intérêt réel augmentera de négatif à positif et la possession de dollar devient attrayant. - Cinquièmement, un certain nombre de pays endettés ont vendus d’importantes quantités d’or; en Avril 2013, les autorités chypriotes ont vendu une partie de ses réserves d’or pour payer ses dettes et le résultat a été une baisse du prix de l’or de 13. Et ce comportement peut être émulé par d’autres économies européennes.
- Sixièmement, l’or n’est plus une monnaie. En effet, la monnaie remplit ont deux fonctions principales: réserve de valeur (économies), unité de compte (dont les prix sont des unités). L’or remplit seulement la première fonction, les prix ne sont pas exprimés en or, ni les transactions se réalisent en or.
- Par conséquent, l’or est un actif de refuge que dans les épisodes de turbulences financières internationales; dans la mesure où l’économie mondiale se redresse, la demande est réduite et avec elle et le prix baisse.
Une réponse sur « L’or et le franc suisse, deux valeurs-refuge. »
Quelle est la relation entre le franc suisse et l’or? Y en a-t-il un? S’il y en a un, est-ce juste une coïncidence?