Nous vivions une période très troublée de l’Histoire. Au cours de la dernière décennie, la tant attendue reprise économique après la crise de 2008 ne s’est pas cristallisée en une restauration du pouvoir d’achat des citoyens. En 2016, Donald Trump a été élu président des États-Unis et le Royaume-Uni a voté en faveur du Brexit. Les mouvements populistes et l’extrême droite se sont envolés, les manifestations se sont multipliées dans le monde entier et les inégalités entre riches et pauvres ont augmenté. En Espagne, le gouvernement autonome présidé par Carles Puigdemont a proclamé la république catalane. Et la situation est désormais plus imprévisible que jamais : depuis la fin de 2019, la pandémie de coronavirus a tué des centaines de milliers de personnes et menace d’effondrer l’économie mondiale. Et à chaque fois, les forces déflationnistes reprennent de la vigueur, les forces opposées (forces inflationnistes, essentiellement le fruit des stimuli monétaires) doivent avoir plus de poids afin d’éloigner le spectre de l’effondrement global et systémique. Les tentatives des banques centrales d’éviter la déflation, caractéristique de cette vague de Kondratieff, engendrera une vague d’inflation qui ne sera pas une inflation tirée par la demande.

La fin de la partie sera caractérisée par une crise inflationniste, la dislocation des marchés du crédit et des produits dérivés et la transition vers un nouveau système monétaire. Une nouvelle monnaie de réserve remplacera le dollar US. Ceci fait de l’or et de l’argent des actifs à acquérir absolument dans une optique de protection patrimoniale.
Notre propos s’appuie sur la théorie du Cycle de Kondratieff, théorie complètement inconnue du grand public. Et pourtant, elle a des avantages :
- Des back tests (sur les 200 dernières années) montrent que celui qui est capable d’identifier la vague de Kondratieff (parmi les quatre) dans laquelle nous nous trouvons a 90.1% de chances d’identifier du même coup les classes d’actifs (actions, matières premières, obligations, immobilier, or et argent) qui surperformeront et celles qui sous-performeront.
- Elle permit d’anticiper l’inévitabilité, sinon le timing précis, de la « Grande Crise Financière » de 2008.
La théorie du Cycle de Kondratieff permet de signaler qu’une autre crise d’ampleur menace à l’horizon.
C’est la dette qui est à l’origine du passage d’une vague du cycle à une autre. Depuis 1788, l’Humanité a connu 3 cycles complets. Nous nous trouvons aujourd’hui dans la phase terminale du quatrième cycle, c’est-à-dire dans les derniers instants de la plus grosse crise de la dette que l’Humanité ait connue. Malheureusement, il est dans la nature des marchés de périodiquement oublier les leçons de l’Histoire.
Dans leur phase finale, les quatrièmes vagues de Kondratieff sont caractérisées par les « resets », les remises à zéro des trois vagues précédentes par le biais de pressions déflationnistes consécutives à des crises financières. Ces crises furent la panique de 1825, la panique de 1873 et le crash de 1929. Certaines de ces remises à zéro furent relativement brèves (comme ce fut le cas en 1929-1933), tandis que d’autres ont duré 23 ans (comme de 1873 à 1896).
L’Histoire montre qu’un nouveau cycle ne débute que lorsque l’excès de dette, le capital mal placé et les bulles spéculatives ont été purgés. Aujourd’hui, nous sommes coincés au beau milieu de la phase finale d’une vague 4 de Kontratieff, et c’est la raison pour laquelle une reprise est illusoire, peu importe les sommes que les banques centrales injectent. En effet, les responsables persistent à ne régler aucun problème, en ayant pour unique stratégie d’ajouter de la dette à une montagne de dettes. La phase finale dans laquelle nous nous trouvons a débuté avec le crash du NASDAQ de 2000, lorsque la dette US était de 270% du PIB, soit le niveau qu’il avait atteint lors de la Grande Dépression. La dette US est aujourd’hui de 350% du PIB. Alors que les forces déflationnistes commençaient à prendre le dessus, elles furent contrées par Alan Greenspan qui, alors qu’il était à la tête de la Réserve Fédérale Américaine, décida de conserver le taux directeur à 1%, ce qui était alors un niveau historiquement bas. Ceci conduisit à une bulle immobilière ainsi qu’à une bulle de la dette. Lorsque Lehman fit faillite en 2008, il fut nécessaire d’abaisser encore davantage les taux directeurs et de sauver le système financier tout entier (au prix d’un déficit de mille milliards de dollars) pour éviter que l’économie ne s’effondre immédiatement.
Contrairement à ce qui se passa lors des cycles précédents, nous vivons dans un monde dans lequel la création monétaire ne connaît plus la moindre limite, les banques centrales étant bien décidées à éviter une déflation à tout prix, puisque ceci conduirait vraisemblablement à un effondrement systémique. Pour éviter l’explosion de la bulle de la dette, des milliers de dollars de dollars de déficits ne suffisent plus. La FED et d’autres banques centrales ont ainsi décidé d’imprimer des billets sans aucune limite, ni de montant, ni de temps. Quelques brèves pauses mises à part, cette fuite en avant se poursuivra.
Les banques centrales sont en train de créer la bulle financière ultime : celle de la monnaie elle-même, puisque dès que les forces déflationnistes font jour, il faut les contrer par des stimuli monétaires de plus en plus importants, et désormais illimités. Il s’agit d’une situation insoutenable qui accouchera d’une vague d’inflation qui pourra dégénérer sur une perte de confiance totale envers les monnaies papier.
Les deux thèmes clé de la théorie de Kondratieff (réduction de la dette et déflation) referont bientôt surface. Cependant, en raison de la création monétaire débridée à laquelle nous assistons, elles s’exprimeront cette fois-ci de la manière suivante :
- Réduction de la dette via l’inflation.
- ET déflation des prix de tous les produits par rapport à l’or.
Ce processus est déjà bien avancé et devrait s’accélérer en 2021 [le prix de l’once d’or devrait alors fortement augmenter]. La vague inflationniste qui approche aux USA et dans le reste du monde pour 2022, 2023 et 2025 est loin de faire le consensus. La plupart des commentateurs ne se rendent pas compte que nous sommes déjà dans une tendance hyper inflationniste, débutée en 1897, et qu’il s’agit de la quatrième phase hyper inflationniste des mille dernières années, mais de la plus puissante. Les fois précédentes, l’inflation a accéléré au tout dernier moment. Or, avec les annonces d’assouplissement quantitatif illimité de la FED, la Banque Centrale Européenne et la Banque Centrale Japonaise, nous sommes dans ces tous derniers moments. La perte de valeur des monnaies est d’ailleurs de plus en plus rapide. Les gens qui ne voient pas que nous allons connaître une période d’hyper inflation s’appuient sur la vitesse de circulation de la monnaie. Mais elles oublient une fois de plus les deux points suivants : au tout début d’une phase hyper inflationniste la vitesse de circulation de la monnaie peut rester stable et l’augmentation des prix peut avoir du retard sur l’augmentation de la masse monétaire. Suite à quoi un point d’inflexion (point de non-retour) est atteint. La vitesse de circulation de la monnaie augmente alors brusquement et les prix augmentent extrêmement rapidement, au fur et à mesure que les foules perdent confiance en la valeur de la monnaie qu’elles utilisent.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Dans une vague terminale classique en phase 4 de Kondratieff, l’allocation d’actifs est simple : l’argent et l’or surperforment tous les autres actifs. Nous nous trouvons au cœur de la plus grosse crise de la dette de l’Histoire, et l’or physique est le seul actif financier qui ne présente pas de risque de contrepartie. Le track record de l’or sur plusieurs milliers d’années montre également que l’or est une réserve de valeur par excellence. Par ailleurs, alors que nous assistons à une bataille acharnée entre forces inflationnistes et déflationnistes, l’or est le seul actif qui surperforme à la fois en période inflationniste et en période déflationniste. Dans la mesure où la victoire par KO des forces inflationnistes est hautement probable, l’argent physique et l’or physique sont des actifs à posséder absolument, d’autant plus qu’ils sont boudés par l’investisseur moyen (qui a très rarement raison) et massivement sous-possédés.
Certains pensent qu’il est trop tard pour acheter de l’or physique ou acheter de l’argent physique, dans la mesure où l’or et l’argent sont dans un marché haussier depuis 11 ans. C’est oublier que le prix de l’or compensera la perte de pouvoir d’achat des monnaies papier, perte de pouvoir d’achat qui ne fait que commencer, mais s’accélère. [L’or a dons e beaux jours devant lui].
Il est également prouvé que l’or se comporte comme un bien de Giffen : plus son prix augmente, plus il est recherché.