Paiement du dernier tiers de l’impôt sur revenu, taxe d’habitation, taxe foncière, CSG… : la note a une fois encore été lourde ! Et peu d’entre nous se réjouissent de devoir payer autant voire plus l’an prochain. D’autant que le chef de l’Etat ayant décrété une pause dans la baisse de l’impôt sur le revenu, les taux d’imposition resteront inchangés cette année. Seules les tranches du barème seront revalorisées de 1,7% pour tenir compte de l’inflation. Et encore d’une partie de la hausse des prix !
Pour diminuer la facture, plusieurs solutions.
Gagner moins mais le challenge est peu réjouissant et la marge de manœuvre réduite. Le seul «cadeau» accordé cette année par le gouvernement est l’exemption de déclaration et donc d‘imposition des rémunérations perçues par ses enfants pendant les congés scolaires. Autre solution : s’être marié, pacsé, avoir eu dans l’année un enfant ou accueilli un parent…, mais la décision obéit heureusement à bien d’autres considérations que fiscales et il peut être trop tard en novembre pour s’engager dans une telle voie si elle n’est pas déjà programmée.
Reste trois autres pistes !
Tout d’abord les dépenses qui sont assorties d’une réduction d’impôt. La liste avec les années ne cesse de diminuer. Néanmoins le gouvernement a relevé dans le projet de loi de finances examiné actuellement par le Parlement, la réduction accordée aux personnes employant un salarié à domicile. Celle-ci est toujours égale à 50% des dépenses engagées mais le plafond de dépenses pris en compte passe de 10 000 à 15 000 euros et de 13 800 à 20 000 euros si l’un des membres du foyer fiscal est invalide. Outre sur les dons (voir ci-dessous), une réduction est également accordée sur quelques dépenses d’équipements de sa résidence principale (chauffage, installations spécifiques pour les personnes âgées et handicapées…) ou pour l’achat d’un véhicule non polluant. Viennent ensuite les placements générateurs d’une déduction fiscale ou d’une réduction d’impôt. La liste s’est allongée. La grande nouveauté est la possibilité de déduire de son revenu imposable les versements réalisés pour sa retraite (voir ci-dessous). En revanche, la réduction d’impôt dont bénéficiaient encore certains contrats d’assurance-vie à primes périodiques, est supprimée. L’immobilier reste le placement défiscalisé le plus prisé des Français. L’avantage est conséquent puisqu’il permet, si on investit dans du neuf, d’amortir sur neuf voire quinze ans, le montant de son acquisition à raison de 8% par an les cinq premières années et 2,5% les quatre voire les dix années suivantes (dispositif De Robien). Dans l’ancien également, les travaux sont déductibles des revenus fonciers ou, si le bien est localisé dans des sites sauvegardés, du revenu global (régime Malraux). Pour cette année cependant, il est trop tard pour agir compte tenu des délais qui séparent la promesse de vente et de l’acte authentique. D’autre part, le dispositif De Robien s’applique prorata temporis. L’imputation vaudra essentiellement sur les revenus. Pour cette année, si vous désirez investir dans la pierre, il reste les SCPI De Robien (voir ci-dessous). D’autres placements offrent également des déductions. L’investissement en parts de sofica (société pour le financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle) est totalement déductible du revenu imposable dans la double limite de 18 000 euros et du quart du revenu net imposable. Même principe pour l’achat de Sofipêche (société pour le financement de la pêche artisanale) dans la limite cette fois de 19 000 euros pour un célibataire et de 38 000 euros pour un couple. Mais ce sont les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) ainsi que les fonds d’investissement de proximité qui rencontrent le plus de succès (voir ci-dessous).
Enfin l’optimisation de son patrimoine peut être source d’une moindre imposition. Si vous avez réalisé cette année des plus-values boursières qui seront imposables car le montant des cessions réalisées dépasse 15 000 euros, il peut être judicieux de vendre des titres sur lesquels vous avez réalisé des moins-values et qui ont peu de potentiel de valorisation. Les moins-values viendront s’imputer sur les plus-values et réduire ainsi l’impôt à acquitter. Pour les années à venir, vous pouvez également vous interroger sur le gain fiscal que peut apporter par exemple la cession de son compte titres et l’ouverture d’un PEA ou l’investissement via un contrat d’assurance-vie. Dans le même esprit, si vous détenez des liquidités sur un livret bancaire alors que votre livret A ou votre codevi ne sont pas au plafond, le transfert des sommes de l’un à l’autre limitera la facture en 2005 que vous ayez opté pour le prélèvement libératoire ou pour l’imposition avec l’ensemble de vos revenus. La rentabilité du premier est au mieux égale à celle des deux autres, ne justifiant plus de payer des impôts.
Quel que soit le choix, la défiscalisation ne peut être l’objectif premier sauf à prendre le risque de perdre par la suite l’avantage obtenu. Si vous achetez par exemple trop cher un bien immobilier assorti d’une économie d’impôt, c’est autant de moins que vous perdez en termes de plus-value à la revente. Si vous investissez dans un produit à faible rentabilité alors que vous pourriez opter plus sur un placement sans carotte fiscale, le manque à gagner peut dépasser l’économie réalisée… «L’avantage fiscal doit être la cerise sur le gâteau», aiment à rappeler les gestionnaires les plus consciencieux.