Bourse : les scénarios des gestionnaires pour 2015.

Répandre l'amour.

Le dollar, le pétrole, la croissance, voilà trois des thèmes sur lesquels se focalisent les interrogations des sociétés de gestion pour 2015. A moins d’un mois de la fin de l’année, et après un cru 2014 jusqu’ici satisfaisant (voir encadré), les boursiers ont désormais les yeux fixés sur 2015. Sur quelle croissance économique tabler l’an prochain ? Et qu’en déduire pour les bénéfices des entreprises et au final pour les performances des actions et des obligations ? Plusieurs sociétés de gestion ont déjà donné leur vision de 2015.

Croissance ralentie, mais encore substantielle pour l’économie mondiale.

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voilà en raccourci leurs attentes. «La croissance de l’économie mondiale a été exceptionnelle cette année, elle a atteint 5%. L’environnement 2005 se caractérisera par une croissance un peu moins forte et une inflation un peu plus élevée dans un environnement marqué par une abondance de liquidités», explique Jean-Pierre Hellebuyck, directeur de la stratégie d’investissement d’Axa Investment Managers. Ce rythme devrait ralentir en 2005, le consensus table sur une progression de 3,4% pour les États-Unis et de 1,9% pour la zone euro. «2005 s’inscrit globalement dans la ligne de 2004 avec une économie qui restera fragile, un peu plus encore que cette année car on a déjà utilisé la corde de l’endettement et les marges des entreprises sont au plus haut», estime de son côté Philippe Chaumel, coresponsable de la gestion de Rothschild et Cie Gestion.

Les progressions de bénéfices des entreprises devraient être moindres. Les gains de productivité ont en effet poussé les marges au plus haut, notamment aux États-Unis. Il paraît, aux yeux de beaucoup de gestionnaires, difficile désormais d’aller plus loin. Là réside une des nouveautés de 2015. «Il y aura certainement des déceptions sur les résultats, mais nous n’anticipons pas de baisse. Nous prévoyons une hausse de 5 à 10% des bénéfices des entreprises en Europe en 2015 et de 0 à 5% aux États-Unis», indique Jean-Pierre Hellebuyck. ING n’hésite pas à parler de «nouveau cycle boursier». Et les AGF se demandent «s’il ne faut pas penser autrement ?». L’établissement table sur une remontée modérée des taux longs et une hausse des actions l’an prochain. Une hausse dont les opérations de fusion acquisition pourraient être, selon les AGF, l’élément déclencheur.

Mais toutes les sociétés de gestion ne sont pas d’accord sur l’évaluation des marchés actions. Ainsi, pour AGF Asset Management, les marchés sont peu chers, alors que Rothschild et Cie Gestion a une appréciation diamétralement opposée et estime que les prix des actions sont élevés en terme de valeur d’actifs. D’où des recommandations d’investissement elles aussi très divergentes (voir graphiques ci-dessous). Rothschild et Cie Gestion préfère ainsi conserver une très large part de liquidités pour avoir des réserves. Qui seront utilisées quand les marchés auront reculé. D’autres sociétés sont plus offensives et dans un portefeuille équilibré, donnent la priorité aux actions. Pour tous, les obligations constituent aujourd’hui un placement risqué en raison de la probabilité de hausse des taux (voir ci-dessous). La fin du cycle de baisse des taux d’intérêt est l’autre grande nouveauté attendue pour 2015.

Les stratèges s’accordent sur un dernier point : en 2015, l’analyse sectorielle ne devrait pas être payante et la volatilité sera de retour. En clair, pour réaliser de bonnes performances dans les mois qui viennent, il faudra faire du «stock picking», c’est-à-dire choisir au cas par cas des valeurs et ne pas jouer un secteur dans son ensemble. «Pour générer une véritable valeur ajoutée, il sera nécessaire de faire des paris plus importants au niveau des actions», estime Fidelity.

Il faudra aussi ne pas rater les phases d’accélération.

Globalement, la hausse attendue des actions pour 2015 devrait être similaire à celle de 2014 (5 à 7%), mais elle peut se réaliser sur quelques semaines seulement ! «Nous anticipons des marchés sans réelle tendance avec un risque de volatilité offrant des opportunités d’investissement», ajoute Didier Bouvignies, coresponsable de la gestion actions chez Rothschild et Cie Gestion. Quid enfin du pétrole et du dollar, qui ont animé les esprits ces derniers mois ? Les économistes des sociétés de gestion travaillent sur des scénarios avec un baril autour de 40 dollars qui ne les inquiète pas outre mesure. Le ralentissement de la croissance économique plaide en effet pour une accalmie des cours. Les stratèges sont en revanche plus tendus sur l’évolution du dollar. Avec une question en filigrane : la chute du dollar va-t-elle se poursuivre ? La baisse du billet vert ces derniers mois face à l’euro, mais aussi face au yen et les rumeurs d’intervention des banques centrales ont calmé certains esprits. Et plusieurs experts tablent maintenant sur une stabilisation de la devise américaine. «Je ne pense pas que le dollar puisse s’écarter durablement des parités de pouvoir d’achat qui situent l’euro entre 1 et 1,10 dollar», estime Jean-Pierre Hellebuyck, qui n’exclut pas pourtant dans un premier temps un cours de 1,30 dollar pour un dollar. De leur côté, les spécialistes de BNP Paribas Asset Management estiment que «le dollar est proche de sa valeur d’équilibre, ce qui devrait limiter une dérive supplémentaire».

Certains vont même plus loin.

Ainsi, selon Ewen Cameron Watt, le stratège de Merrill Lynch Investment Managers, en 2015 «le dollar pourrait regagner le terrain perdu, notamment contre l’euro qui est surévalué actuellement».

Quelle est d’ailleurs l’influence réelle de la chute du billet vert sur les cours des sociétés cotées ? «Il n’y a pas de corrélation directe entre le niveau du dollar et les cours des entreprises qui réalisent une bonne partie de leur chiffre d’affaires en dollars», estime Thierry Deheuvels, directeur des investissements d’AGF Asset Management.

Pour l’heure, les économies de la zone euro semblent en outre mieux supporter que prévu cet euro cher. Ainsi, hier l’Allemagne a annoncé une augmentation de 0,6% de sa production industrielle en octobre (données provisoires corrigées des variations saisonnières). Et, surtout, les exportations allemandes ont augmenté en octobre de 1,2% sur un mois en données corrigées des variations saisonnières, en dépit de l’euro fort.

A la recherche du rendement

Sur quels secteurs miser l’année prochaine ? A l’instar de ce qui s’est produit cette année, l’ensemble des secteurs devrait enregistrer des performances boursières très comparables. La stratégie d’investissement sectoriel présentera donc moins d’intérêt, tandis que le stock-picking sera plus que jamais d’actualité», explique Guillaume Duchesne, responsable de la stratégie chez ING Investment Management. Un avis largement partagé. Pour ce dernier, mieux vaut toutefois miser sur les secteurs défensifs comme l’énergie, la santé, les services aux collectivités (utilities) et les télécoms. Ce dernier secteur fait presque l’unanimité auprès des stratèges. Yves Bonzon, responsable de la stratégie chez Pictet surpondère en outre les secteurs de la santé et de l’informatique américains. Mais, il reste prudent sur les services aux collectivités, les matières premières et les matériaux de base.

Difficile de dégager un consensus sectoriel : plusieurs établissements financiers sous-pondèrent les secteurs cycliques (biens de consommation, luxe, loisirs, automobile). Mais d’autres s’intéressent aux valeurs de consommation et de distribution. C’est le cas des AGF qui jugent aussi les financières attractives dans l’optique d’une consolidation du secteur. De nombreux gestionnaires préfèrent aujourd’hui jouer des thèmes que des secteurs. Et en priorité celui des valeurs de rendement. «Le concept de «pricing power» (la capacité des entreprises à imposer leur prix de vente), devrait prendre de l’importance, tout comme d’ailleurs l’allocation géographique» relève aussi ING. Par ailleurs, pour certains stratèges, les grandes valeurs devraient enregistrer des performances supérieures aux petites. «En début d’année, les petites valeurs devraient continuer à enregistrer de bonnes performances, mais les valeurs de grande capitalisation devraient ensuite tirer leur épingle du jeu», explique Pictet.

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